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Drogue : recteurs et profs veulent une vraie stratégie de l’État

23 novembre 2018, 23:30

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Drogue : recteurs et profs veulent une vraie stratégie de l’État

En deux ans, la situation est devenue alarmante, dit-on au sein des collèges. D’aucuns affirment qu’il faut une action musclée avec des formations ou encore un partenariat avec la police.

«Pa enn zafer kapav pran à la légère. Pa pou kav al get 1-2 volontaires pou menn a bien enn prozé ki pou rési atak sa problem-la.» Munsoo Kurrimbaccus, vice-président de l’Union of Private Secondary Education Employees (UPSEE), résume ainsi le problème auquel les établissements secondaires ont à faire face : les ravages que cause la drogue parmi les collégiens.

En effet, en deux ans, la situation est devenue alarmante, s’accorde-t-on à dire dans le milieu. Ce que concède Vikash Ramdonee, ancien président de l’Union des enseignants des collèges d’État et à présent Acting Rector et membre exécutif de l’Association des recteurs. Celui qui avait alors affirmé, devant la commission d’enquête sur la drogue, que la situation était «gérable», indique désormais que le problème s’est amplifié. «Même si je parlais particulièrement de la fabrication de drogue synthétique, il est vrai qu’en deux ans, la situation a empiré», souligne-t-il.

Après l’organisation d’une journée de formation par l’Association des recteurs, les parties-prenantes s’associent à ces derniers pour demander des formations, des patrouilles, des partenariats plus étroits avec la police…

Contrôle

Le ministère de l’Éducation s’active déjà. Il a prévu de commencer un cours de prévention avec les élèves dès janvier 2019.De plus, la mise sur pied d’un poste de Discipline Master dans chaque école est envisagée. Une équipe a été mise sur pied au sein du ministère pour des discussions sur la marche à suivre.

Pour Vikash Ramdonee, ce plan d’attaque passe d’abord par le système de contrôle dans les collèges. Preety Ramjuttun, présidente de la Government Secondary School Teachers’ Union (GSS- TU) évoque également le besoin d’un plan d’action réfléchi. «Nous n’avons pas de formation. Nous ne sommes pas protégés. Nous ne savons pas comment faire face à cette situation. Nous ne sommes pas préparés», déplore-t-elle.

En deux ans, la situation a vite dégringolé et elle est appelée à empirer si on n’en fait pas une priorité, urge-t-on dans les milieux. Pour le vice-président de l’UPSEE, il s’agit en premier de former des partenariats avec les professionnels du combat contre la drogue. Il faisait d’ailleurs partie de ceux ayant fait part de la situation alarmante dans les collèges privés devant la commission d’enquête sur la drogue. «Le rapport Lam Shang Leen avait recommandé l’institution d’une unité de prévention au sein du ministère. C’est ce qu’il faut, avec des professionnels, des gens calés. Pa bat baté. Il faut s’associer avec l’ADSU, la brigade des mineurs. Faire le tour des écoles à la récréation ou à la sortie, des checks», est-il d’avis.

Discipline master

Du côté des enseignants du privé, l’on indique avoir une plus grande marge de manœuvre que les collèges d’État. «Nous avons notre propre discipline. Nous avons un système de surveillance mis en place auquel les enseignants du public n’ont pas droit», explique Munsoo Kurrimbaccus. Et c’est d’ail- leurs ce qu’a longtemps réclamé la GSSTU. Un discipline master qui aura pour seul job de s’assurer que la discipline prime. Une option qu’envisage maintenant le ministère.

Autre problème soulevé par les enseignants des collèges d’État : ils sont nombreux à s’inquiéter de leur sort s’ils dénoncent la possession de drogue. «Il arrive quoi si l’on dénonce, que les parents ne sont pas d’accord ? Nous sommes enclins à des poursuites», soutient Preety Ramjuttun. Un autre enseignant du public estime qu’il faudrait que le ministère «empowers» les enseignants à prendre des sanctions en garantissant qu’il n’y aura aucune répercussion.

Une source officielle du ministère souligne que les recteurs sont déjà protégés par la loi. «Ils peuvent agir sans aucune crainte dans des cas suspects. Cela, en concertation avec le ministère et la police.» À une autre source de faire ressortir que les recteurs devraient avoir un réseau de contacts avec la police. Ils pourraient ainsi leur donner des informations. Et les élèves seraient par la suite contrôlés après les heures de classe.

Une formation sur 12 semaines

<p style="text-align: justify;">Dès janvier 2019, les élèves de 12 à 16 ans auront droit à un cours de 12 semaines pour prévenir la consommation et la prolifération de drogue. Pour ce faire, le ministère de l&rsquo;Éducation s&rsquo;est allié avec l&rsquo;<em>&laquo;United Nations Office on Drugs and Crime&raquo;. &laquo;Entre-temps, ce sont les recteurs et les éducateurs qui sont formés. Bien sûr, nous ne pouvons former tout le monde mais nous essayons de nous assurer que les représentants retournent dans leurs écoles pour &lsquo;spread the message&rsquo;&raquo;</em>, soutient une source au ministère.</p>