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Pour les soldes, des militants antiBrexit proposent la «pire des affaires»

23 novembre 2018, 21:37

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Pour les soldes, des militants antiBrexit proposent la «pire des affaires»

 

Des partisans d’un deuxième référendum sur le Brexit ont ouvert une boutique éphémère à Londres vendredi, jour de soldes, offrant de faire la «pire des affaires» avec des produits fictifs censés illustrer un sombre avenir hors de l’UE.

Le magasin «Costupper» de Peckham, un quartier branché du sud de la capitale britannique, a été conçu dans le cadre de la campagne People’s Vote, défendant l’organisation d’un nouveau référendum offrant la possibilité de rester dans l’Union européenne.

Au lieu de réduire les prix, comme d’autres magasins, le jour du «Black Friday», ces commerçants un peu particuliers ont accueilli les clients avec des pancartes proclamant par exemple «Énormes réductions sur votre revenu disponible».

Devant le magasin, «Brexit Bill», un homme déguisé en liasse de billets de banque -jeu de mots avec «Brexit Bill», la facture du Brexit- hélait les clients.

Dans les rayons du magasin, on trouve de vrais produits mais recouverts de fausses étiquettes pour vanter les qualités de «Pièces de boeuf avec seulement les meilleures hormones» ou du «poulet frais au chlore», dans une allusion aux craintes de voir importé du boeuf américain aux hormones ou des produits génétiquement modifiés après le Brexit.

Plusieurs étagères sont délibérément vides, dont le rayon fruits et celui de la pharmacie, une façon d’illustrer le risque de pénurie de médicaments importés.

Quant au beurre, il est hors de prix.

- Pagaille -

Un distributeur automatique de billets indique aux utilisateurs que leur solde est négatif de 448 livres par an en raison du vote en faveur du départ de l’UE au référendum de juin 2016.

«C’est une blague mais ça soulève un problème sérieux», a expliqué Richard Brooks, cofondateur de For Our Future’s Sake, un mouvement étudiant antiBrexit.

«Quelle que soit la piètre qualité des offres dans ce magasin, c’est loin d’être aussi mauvais que l’accord sur le Brexit», a-t-il déclaré à l’AFP.

«Le problème avec le Brexit, ce n’est pas (la Première ministre) Theresa May. Le problème de Theresa May est le Brexit», a-t-il ajouté, évoquant une «sacrée pagaille».

La cheffe du gouvernement britannique a rejeté vendredi l’idée d’un deuxième référendum sur la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, prévue pour le 29 mars 2019.

Elle se rendra samedi à Bruxelles à la veille d’un sommet devant sceller l’accord de retrait et la déclaration politique sur la future relation entre l’UE et le Royaume-Uni.

Si cette étape est franchie, Theresa May devra ensuite obtenir l’approbation du parlement britannique, ce qui est loin d’être acquis, en raison de l’opposition affichée de plusieurs partis politiques et de députés de son propre parti, le Parti conservateur.