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Jean François Roussety: le policier chausse ses gants de boxe

22 novembre 2018, 22:30

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Jean François Roussety: le policier chausse ses gants de boxe

On ne présente plus Jean François Roussety à Rodrigues. Sportif accompli, il est le pionnier de la boxe sur l’île. Ayant récemment obtenu la Long Service and Good Conduct Medal, il se dit fier de son parcours, tant sur le plan professionnel que sportif.

Jean François Roussety a rejoint la police en 1985 comme Trainee Constable. Après avoir suivi des cours à Port-Louis pendant plusieurs mois, il est affecté à la police du port avant de regagner Rodrigues. Il fait le tour de tous les postes de police.

L’année 1989 marque un tournant dans sa carrière. Jean François Roussety est appelé à remplacer le sergent Angélique comme Radio Repeater à la station radio de la police locale à Malartic. Après quelques années, il suit une formation à temps partiel au SSR Training Institute ; il est alors affecté aux Casernes centrales.

Après deux ans d’étude, Jean François Roussety décroche un diplôme en électronique. Par la suite, il suit des cours de courte durée dans le domaine de la communication. Quand le sergent Angélique part à la retraite en 1995, Jean François Roussety se voit confier la responsabilité de la branche technique de la police à Rodrigues.

Promu au rang de sergent

«J’ai débuté avec deux policiers seulement et aujourd’hui nous sommes à huit au sein de cette unité, dont une policière. Nous sommes basés au quartier général de la police à Port-Mathurin.» Jean François Roussety explique que son unité a accumulé les responsabilités. «Nous sommes responsables de la maintenance de tous les bâtiments de la police, des quartiers de service, entre autres. Et quand notre contribution est requise, nous effectuons aussi le travail de la police régulière.» 

Son travail le passionne. «Cela fait aujourd’hui 33 ans que je fais partie de la police. En 2016, j’ai été promu caporal et le 12 octobre 2018, le jour du 16e anniversaire de l’autonomie, j’ai été promu sergent. Je suis très satisfait et fier de moi, même si cette promotion a pris du temps car je l’attendais depuis très longtemps», confie Jean François Roussety.

Le parcours du policier ne s’arrête toutefois pas là. Il pratique le sport depuis qu’il a neuf ans. Entre autres le judo, le karaté, le basket-ball, le volleyball et le football. Ce sportif émérite raconte même avoir été l’adversaire en football de l’ancien commissaire du sport, feu Ismaël Valymamode (Mael). «Mo ti zwé dan lékip prémié divizion dan Rodrig ek mo ti zwé kont komiser Mael.»

C’est dans le domaine de la boxe que Jean François Roussety persévère. «Ce qui m’a porté chance.» Alors que feu France Félicité est ministre de Rodrigues en 1987, il recommande Jean François Roussety pour un stage de boxe à Maurice avec trois autres compatriotes. Stage dispensé par un entraîneur de boxe international français.

«Apré sa, ou krwar mo pa fier ?»

À son retour, Jean François Roussety lance la boxe à Rodrigues, une discipline qui n’existait pas encore à l’époque sur le plan local. «J’ai commencé à Camp-Du-Roi avec la boxe française et anglaise. Il y a eu beaucoup d’adhérents. Aujourd’hui, certains de ceux qui venaient s’entraîner avec moi ont formé un comité afin de faire évoluer la discipline. Parmi, il y a Alexandre Perrine, qui a lancé le kick-boxing par la suite. Et aujourd’hui, trois disciplines dérivées de la boxe sont reconnues à Rodrigues», souligne fièrement Jean François Roussety. D’ailleurs, Rodrigues compte désormais cinq clubs de boxe, à Roseaux, Soupirs, L’Union, Lataniers et Grande-Montagne

Dans sa quête de promouvoir le sport à Rodrigues, le policier ne s’arrête pas en si bon chemin. Il est le premier entraîneur rodriguais à collaborer pour la préparation de Mario Bienvenu, premier Mauricien à avoir remporté le championnat du monde. «À Rodrigues, j’avais détecté par hasard une fille, Angelina Baptiste, qui aujourd’hui a gagné plusieurs fois les championnats nationaux et a été vice-championne du monde en 2012 en Italie. Elle nous a aussi représentés à l’île de La Réunion et elle est l’une de mes grandes fiertés.»

D’ailleurs, Jean François Roussety s’enorgueillit d’être «à ce jour, le premier coach rodriguais à avoir été à plusieurs reprises désigné par la fédération mauricienne et le ministère des Sports pour encadrer et mener une délégation mauricienne et une équipe internationale de boxe française à l’étranger. Apré sa, ou krwar mo pa fier? Enn gran fierté sa, enn gran rékonésans pou mo dévouman dan spor».

D’ajouter qu’il a, à plusieurs reprises, coaché Geraldo Tomaso, deux fois champion du monde, pour des championnats en Italie, en Croatie et à l’île de la Réunion, entre autres. «Une de mes autres grandes fiertés est Brian Fils François, qui sous ma houlette, est lui aussi arrivé au niveau international. En 2015, en France, il a décroché la médaille de bronze. Idem en 2017, lors du championnat en Croatie.» Ce dernier se prépare actuellement pour les championnats du monde de 2019.

Championnat de l’océan Indien

Un tireur de l’école de Jean Francois Roussety a aussi participé aux récents championnats du monde en Bulgarie. Il s’agit de Jean Louis Polimont, également policier. «C’est un bon technicien qui est très appliqué. Il a une très belle carrière devant lui», déclare le coach.

De rappeler que l’inter-îles de boxe s’est tenu à Rodrigues. «Des boxeurs venus de Madagascar, de La Réunion, des Comores et de Maurice y ont participé. Rodrigues a été classée première par équipe.» En sus, cette année, les Rodriguais se sont rendus à La Réunion pour le premier championnat de boxe française de l’océan Indien. «Rodrigues a décroché deux médailles grâce à Brian Fils François et Josen Collet», explique sans fausse modestie Jean François Roussety.

À la suite de cela, il dit avoir reçu une demande afin que le deuxième championnat de l’océan Indien, qui se veut un rendez-vous annuel, soit organisé à Rodrigues. «Nous allons déposer le dossier à la commission de la jeunesse et des sports et de là nous saurons si cela peut se concrétiser, car il y a pas mal d’investissements en jeu.»