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En plein cœur de Marseille, deux immeubles s’effondrent brutalement

5 novembre 2018, 15:00

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En plein cœur de Marseille, deux immeubles s’effondrent brutalement

«Il y a eu un gros boum et ça s’est effondré d’un coup»: deux immeubles vétustes d’un quartier populaire du centre de Marseille se sont effondrés lundi matin, faisant au moins deux blessés légers parmi des passants

En milieu de matinée, d’importants moyens étaient déployés devant les deux bâtiments écroulés, à deux pas du Vieux-Port et de la Canebière, avec l’objectif de rechercher d’éventuelles autres victimes sous les décombres. Quelque 60 marins-pompiers et deux équipes cynotechniques étaient à pied d’œuvre dans la petite rue commerçante.

Les secours cherchaient d’éventuelles victimes dans les décombres, à deux pas du Vieux-Port, des immeubles de quatre et cinq étages réduits à un tas de détritus bloquant la rue étroite.

L’un des deux immeubles, le numéro 63, était «fermé», a assuré à la presse Julien Ruas, adjoint au maire responsable du Bataillon de Marins-Pompiers, suite à un arrêté de péril. Mais «on doit voir s’il y a des gens sous les décombres du 65 rue d’Aubagne», a-t-il ajouté.

Par précaution, les autorités ont évacué «les quelque dizaines de personnes habitant dans les deux immeubles voisins», a aussi indiqué à l’AFP Philippe Bianchi, porte-parole de la police. «Structurellement, les immeubles à Marseille se tiennent les uns avec les autres donc on ne veut pas prendre de risque et on fait évacuer cet ilôt», a expliqué Julien Ruas.

Vers 09H00, des voisins des deux immeubles aux façades largement fissurées, selon des images datant de juilllet 2018 visibles sur Google Map, ont été alertés par le bruit «un gros boum», puis le nuage de poussière soulevé par l’effondrement.

«Des gens pleuraient»

«Il y avait beaucoup de passants dans la rue à cette heure-là dans le quartier», a témoigné auprès de l’AFP Ludovic, 26 ans, qui habite en face du numéro 63. Le jeune homme et ses deux colocataires, dont l’une n’a eu que le temps d’enfiler une veste sur son pyjama, se sont précipités dehors, où «des gens pleuraient».

Les deux bâtiments effondrés étaient occupés par «des gens pauvres, c’était un immeuble insalubre comme il y en a beaucoup à Noailles», a assuré le jeune homme.

Un propriétaire d’un appartement au premier étage du numéro 65, Alexis Bonetto, a quant à lui affirmé à l’AFP que «des travaux étaient prévus cette semaine»: «Nous étions inquiets depuis deux-trois jours. Il y a eu un petit mouvement de terrain dans le week-end et du coup la porte d’entrée avait du mal à fermer». «C’était un immeuble ancien, construit il y a 200 ans, mais pas insalubre. Il avait été remis aux normes», a-t-il aussi assuré.

En fin de matinée, la raison de cet effondrement soudain restait inconnue. «L’immeuble s’est effondré d’un bloc en quelques secondes. Je n’ai pas entendu le bruit d’une explosion», a narré à l’AFP Djaffar Nour, qui faisait ses courses à quelques dizaines de mètres.

«J’habite juste à côté, je regardais la télé quand j’ai entendu un grand bruit, mais pas d’explosion, puis un nuage de fumée», a abondé Antonio Dias, 30 ans. Une autre voisine, Sofia Benameur, a elle aussi entendu un bruit «qui faisait badaboum, badaboum comme des pierres, et d’un coup il y a eu plein de fumée chez moi j’ai dû sortir en courant».

Sur Twitter, Samia Ghali, sénatrice socialiste du Nord de Marseille, a exprimé son soutien aux pompiers, et taclé la municipalité: «Derrière la carte postale idyllique on mesure une fois de trop les échecs de la politique de l’habitat et du centre ville».

Député du secteur, le chef de file des Insoumis Jean-Luc Mélenchon a quant à lui annoncé qu’il annulait «tous (ses) rendez-vous parisiens» et qu’il serait à 16H00 «aux côtés des habitants».