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Bons du Trésor: des taux qui attirent les investisseurs

31 octobre 2018, 02:03

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Bons du Trésor: des taux qui attirent les investisseurs

L’engouement pour les bons du Trésor est palpable. Le taux de rendement moyen de ceux ayant une période de maturité de 91 jours a notamment connu une légère hausse.

Alors que Rs 1 milliard de bons du Trésor ont été mis en vente le 26 octobre, à la Banque de Maurice (BoM), les investisseurs y ont souscrit plus que le double. Soit pour un montant de Rs 2,8 milliards. Le taux de rendement moyen sur les bons du Trésor, ayant une période de maturité de 91 jours, a connu une légère tendance à la hausse, passant de 3,41 %, le 12 octobre, à 3,45 % le 26 du même mois.

La même tendance haussière est notée sur les investisseurs qui ont pris position en faveur des bons du Trésor disposant d’une période de maturité différente. C’est le cas pour ceux de six mois (3,60 % contre 3,56 % il y a deux semaines) et 3,74 % le 26 octobre contre 3,67 % le 12 du même mois.

Cet engouement pour les bons du Trésor s’explique par le fait que le taux de rendement moyen est légèrement supérieur à celui proposé par des banques commerciales et d’autres institutions financières pour certains types de produits. Ceux-ci comprennent notamment des dépôts fixes disposant d’une période de maturité relativement courte, soit de 1,8 %.

«Il y a toujours un excès de liquidités sur le marché. Avec un taux d’inflation de 1,9 % au 30 septembre, les investissements bénéficient d’un taux d’intérêt réel presque négatif», selon une analyse de Imritt Ramtohul, spécialiste financier. D’ajouter que l’excès de liquidités est considéré comme une menace pour la stabilité du système financier.

La décision de la BoM de mettre en vente des bons du Trésor régulièrement s’inscrit dans une logique visant à éponger cet excédent de liquidités. «Il n’y a pas mille solutions. Si le gouvernement souhaite limiter l’excédent de liquidités à un seuil tolérable, il n’a qu’à démarrer de gros projets d’infrastructure et mobiliser le surplus de liquidités dans les banques», martèle l’économiste Azad Jeetun. De préciser qu’en plus d’être un facteur de déstabilisation du système financier, le surplus de liquidités peut être une source potentielle d’inflation.

Certes, l’excès de liquidités dans le système bancaire ne date pas d’hier. Il perdure depuis mi-2010. Il peut être un indicateur de l’état de l’économie, étant la conséquence plutôt que la cause d’un ralentissement de l’activité. «C’est parce qu’il existe de moins en moins de projets viables, capables de générer un retour sur investissement que les banques diminuent les prêts et préfèrent des placements dans des obligations publiques», constate un spécialiste financier.

Il ajoute que la demande croissante pour les bons du Trésor constitue une autre indication que la production privée de biens et services subit un ralentissement. Il souligne que lors des adjudications des bons à 91 jours, la BoM accepte rarement la totalité de la demande