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Culture de «fatak»: l’aide de l’Agro-industrie se fait attendre

31 octobre 2018, 01:00

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Culture de «fatak»: l’aide de l’Agro-industrie se fait attendre

Peut-elle toujours compter sur le soutien des autorités ? Plus particulièrement sur celui du ministère de l’Agro-Industrie ? C’est ce que se demande Equilibre BioEnergy Productions. Cette compagnie a lancé la moisson de l’Arundo Donax (fatak), il y a près de deux semaines, à Fond-du-Sac. Mais, invité à ce lancement, le ministre Mahen Seeruttun et ses représentants étaient absents.

Interrogé, un représentant du ministère a indiqué qu’aucune décision n’a été prise par les autorités pour soutenir une telle démarche. «Un comité a été mis sur pied et le ministre attend le rapport avant de prendre une décision, a-t-il expliqué. De ce fait, il n’aurait pas été correct d’être présent à cette cérémonie de lancement.»

La position du ministère est accueillie avec amertume par Equlibre BioEnergy Productions. Selon une source qui a travaillé sur ce dossier ces cinq dernières années, le comité en question a été mis sur pied il y a au moins quatre mois et, jusqu’ici, aucun rapport n’a été soumis à qui de droit. Notre source ajoute qu’une étude a été faite à l’université de Maurice et que celle-ci a débouché sur l’approbation du projet. De plus, fait ressortir notre inter- locuteur, le Food Agricultural Research and Extension Institute a reçu des explications de la compagnie sur le projet il y a plus d’un an et n’a rien trouvé d’anormal à ce projet.

«Certains disent que ce serait dangereux de remplacer la canne par ces plantes, mais à ceux-là je répondrai que ce sont surtout les terres à l’abandon et qui étaient autrefois sous culture de la canne qui sont concernées», explique notre interlocuteur. Durant les dix dernières années, 15 800 hectares sous culture de la canne ont été abandonnés.

Néanmoins, même si elle n’obtient pas le soutien des autorités, Equlibre BioEnergy Productions compte bien aller de l’avant avec son projet. Elle a négocié avec une dizaine de compagnies mauriciennes qui utilisent des chaudières et elle est en pourparlers avec des firmes étrangères.

Autre appréhension : le Commonwealth Global Climate Finance Hub, qui a donné son accord de principe pour financer ce projet, doit cependant avoir l’aval des autorités locales au préalable. «Tout financement doit passer par l’État», a indiqué le porte-parole de la compagnie à qui près de Rs 1 milliard ont été promises pour le lancement du projet.