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L’Arabie saoudite et les Etats-Unis, une relation basée sur la sécurité et le pétrole

21 octobre 2018, 20:42

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L’Arabie saoudite et les Etats-Unis, une relation basée sur la sécurité et le pétrole

Les États-Unis et l’Arabie saoudite, son grand allié au Moyen-Orient, entretiennent des rapports de longue date basés sur la sécurité et le pétrole.

- Partenariat dès 1945 -

Les deux pays initient des relations diplomatiques en 1940, durant la Seconde Guerre mondiale.

Le 14 février 1945, leur partenariat est scellé lors d’une rencontre historique entre le roi Abdel Aziz ben Saoud et le président Franklin D. Roosevelt à bord du croiseur USS Quincy dans le canal de Suez. Le pacte assure au royaume une protection militaire contre un accès privilégié au pétrole.

La découverte de vastes réserves de pétrole à la fin des années 1930 a donné au royaume le rang de partenaire vital pour les États-Unis, avides d’or noir.

- Coopération/attentats -

Après l’invasion du Koweït par l’armée irakienne de Saddam Hussein en août 1990, Ryad autorise le déploiement de centaines de milliers de militaires américains dans le royaume. Le pays va servir de base à la coalition internationale, dirigée par les États-Unis, pour conduire la guerre du Golfe en 1991.

Pendant les années suivantes, des avions de la coalition décollent de bases situées dans le pays pour faire respecter une «zone d’exclusion aérienne» au-dessus du Sud irakien, provoquant la colère des intégristes saoudiens qui mènent deux attentats anti-américains sur le sol saoudien au milieu des années 1990.

- Tensions -

Après les attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis, revendiqués par Al-Qaïda, les relations bilatérales connaissent leur revers le plus sérieux: 15 des 19 pilotes qui avaient détourné les avions et provoqué la mort de quelque 3.000 personnes étaient des Saoudiens.

L’Arabie dénonce les attaques mais est accusée de financer en sous-main l’extrémisme islamiste. Elle refuse de s’impliquer dans les frappes en Afghanistan fin 2001, puis de participer à la guerre d’Irak en 2003.

Washington évacue d’Arabie le gros de ses derniers soldats et transfère au Qatar le QG de ses forces aériennes dans le Golfe, tout en poursuivant la coopération militaire avec Ryad.

- Crise de confiance sous Obama -

En octobre 2013, Ryad annonce son refus de siéger au Conseil de sécurité de l’ONU, un acte sans précédent visant à protester contre l’inaction du Conseil, mais aussi des États-Unis, en particulier face au drame syrien.

Ryad, qui appuie la rébellion contre le président Bachar al-Assad, n’a pas caché sa colère après que le président américain Barack Obama a renoncé en septembre à des frappes contre le régime syrien.

L’accord sur le nucléaire avec l’Iran, grand rival de Ryad, ébranle davantage la confiance de l’Arabie saoudite.

- Soutien total sous Trump -

Ravis de tourner la page de l’ère Obama, les dirigeants saoudiens saluent chaleureusement l’arrivée au pouvoir de Donald Trump.

En mai 2017, c’est dans le royaume sunnite, où il est reçu avec faste pour son premier déplacement présidentiel à l’étranger, que Donald Trump appelle à «isoler» l’Iran chiite pour contrecarrer son influence grandissante au Moyen-Orient.

Les États-Unis et l’Arabie saoudite annoncent des méga-contrats excédant 380 milliards de dollars, dont 110 pour des ventes d’armements américains à Ryad visant à contrer les «menaces iraniennes» et à combattre les islamistes radicaux.

Les deux pays accusent l’Iran d’armer les rebelles au Yémen, où Ryad dirige une coalition militaire pour venir en aide au pouvoir.

Le 20 mars 2018, Donald Trump loue à la Maison Blanche sa «grande amitié» avec le prince héritier Mohammed ben Salmane et émet l’espoir que le royaume donnerait «une part de (sa) richesse aux États-Unis sous la forme d’emplois et d’achats» de matériel militaire.

Le 8 mai, Ryad «soutient et salue» la décision du président Trump de se retirer de l’accord sur le nucléaire iranien.

- Affaire Khashoggi -

Le 2 octobre, Jamal Khashoggi, un journaliste saoudien critique de Ryad, disparaît après être entré dans le consulat saoudien d’Istanbul.

Samedi, les autorités saoudiennes ont admis que le journaliste avait bien été tué dans le consulat, après avoir affirmé qu’il en était ressorti.

Donald Trump a jugé crédibles les explications saoudiennes mais dit qu’elles étaient trop courtes. Il a néanmoins refusé de remettre en cause des méga-contrats notamment militaires avec Ryad.