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Allemagne: Neuer, la fin de l’état de grâce

15 octobre 2018, 16:24

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Allemagne: Neuer, la fin de l’état de grâce

Ses statistiques ont longtemps été aussi impressionnantes que ses parades. Mais Manuel Neuer, considéré ces dernières années comme le meilleur gardien du monde, peine cette saison à retrouver son niveau après sa longue blessure.

Il a même coûté un but à son équipe samedi lors de la déroute contre les Pays-Bas (3-0) en Ligue des Nations...

Mardi soir au Stade de France, tout laisse penser qu’il sera de nouveau dans les buts pour affronter les champions du monde. Mais il est désormais contesté.

«Il n’a en ce moment ni la forme ni la sûreté qu’il avait avant sa blessure grave», estime Lothar Matthäus, recordman des sélections allemandes (150): «Marc-André ter Stegen joue au plus haut niveau mondial depuis des années avec Barcelone, je trouve qu’il aurait depuis longtemps mérité d’être titularisé pour un match important, même quand Neuer est disponible».

Englué dans la crise du Bayern

Victime d’une fracture d’un pied en avril 2017, le gardien du Bayern Munich n’avait quasiment pas rejoué jusqu’en juin 2018. Mais le sélectionneur Joachim Löw lui a réservé un traitement de faveur qui a fait grincer quelques dents: il en a fait son gardien numéro 1 pour le Mondial alors qu’il n’avait joué aucun match officiel depuis 10 mois, au détriment de ter Stegen qui avait brillamment assuré l’intérim pendant une année.

Agé de 32 ans, Neuer n’échappe pas aux effets de la crise qui mine actuellement le Bayern, englué dans une mauvaise série de quatre matches consécutifs sans victoire contre des adversaires largement à sa portée.

Son pourcentage de parades, habituellement autour de 80%, stagne à 57,9%. Ce qui le place en 16e position sur les 18 gardiens de Bundesliga.

Considéré comme le meilleur gardien du monde de 2013 à 2016 dans le classement FIFpro, le syndicat international des footballeurs professionnels, Neuer était encore dans la shortlist des cinq meilleurs en 2017. Il en a disparu complètement en 2018, l’année même où ter Stegen y a fait son entrée.

Hésitation coupable

Sa dernière prestation, samedi aux Pays-Bas, confirme le malaise.

Son hésitation coupable, sur une sortie, a permis à Virgil Van Dijk d’ouvrir le score de la tête, sur corner, dès la 30e minute. L’Allemagne a ensuite couru après le score avant de s’effondrer en toute fin de match (buts aux 87e et 90+3e minutes).

«Oui, j’ai à coup sûr une part de responsabilité», a reconnu juste après la partie un Neuer visiblement abattu par la lourde défaite. Avant d’essayer de partager la faute: «C’était en fait une balle qui venait au but, c’était très difficile pour moi de la prendre. Derrière, on perd deux duels de la tête, alors je pense qu’une partie de la faute est pour moi et une autre pour nos défenseurs».

Oliver Kahn, ancien portier international, ne l’a pas épargné dans ses commentaires à la TV allemande: «Lorsque le gardien quitte sa ligne, il doit soit prendre la balle, soit la repousser du poing, c’est une règle non écrite. S’il ne peut pas la saisir, il vaut mieux qu’il reste sur sa ligne. Sinon il n’a plus aucune chance».

Joachim Löw, qui ne cesse de clamer son admiration pour Neuer depuis des années, ne semble pas prêt à l’asseoir sur le banc. Il estime qu’il fait partie de l’ossature de «joueurs d’expérience», champions du monde 2014 au Brésil, qui doivent encore guider la jeune génération jusqu’à l’Euro-2020, avec Mats Hummels, Jérôme Boateng, Toni Kroos et Thomas Müller.