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Angleterre: Bristol, le Barcelone anglais

28 septembre 2018, 13:45

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Angleterre: Bristol, le Barcelone anglais

Un jour il en a eu marre: Steve Lansdown ne supportait plus de voir les sportifs de sa chère Bristol traînés dans la boue. Le milliardaire britannique s’est alors mis en tête d’y remédier, en lorgnant... Barcelone.

Le businessman âgé de 66 ans a fait fortune dans les services financiers, il la dépense maintenant pour changer l’image et faire briller la cité industrielle de l’ouest de l’Angleterre.

Celui qui possède désormais Bristol City (D2), les Bristol Bears (rugby) et les Bristol Flyers (basket) espère bien à terme concurrencer Manchester ou Liverpool. En terme d’image et d’attractivité en tout cas.

«La raison fondamentale pour laquelle j’ai acheté ces clubs, c’est que j’en ai eu assez que le sport à Bristol ne soit pas pris au sérieux et moqué par les gens de Bristol», raconte-t-il ainsi, dans un entretien à l’AFP. «J’aime à penser que ce n’est plus le cas maintenant et qu’ils le prennent au sérieux et le soutiennent.»

«Les politiciens locaux et les conseillers municipaux disent toujours que Bristol devrait être comme Manchester, Liverpool ou, oserais-je le dire, Cardiff. Nous n’avons jamais été de leur niveau, mais le sport nous y aiderait», insiste l’homme d’affaires, dont l’idée de créer Bristol Sport, la compagnie qui chapeaute les trois clubs, lui est venue en visitant Barcelone.

«C’était lors d’une visite au Camp Nou et son musée pour voir tous les trophées du club de football», se rappelle Lansdown. «Mais il y avait bien plus que du football. Il y avait le basket, le water-polo, etc. Ca m’a fait penser que Bristol pouvait réaliser la même chose.»

L’homme d’affaires a déjà eu de beaux retours sur investissement. Sous la houlette de Pat Lam, les Bristol Bears ont fait un retour fracassant en Premiership cette saison avec leur jeu tourné vers l’attaque. Objectif: le maintien et un titre de champion d’Europe dans les saisons à venir.

Objectif Premier League

Côté foot, Bristol City a atteint les demi-finales de la Coupe de la Ligue l’an dernier, et espère bien se battre pour la montée en Premier League au printemps. Les «Robins» évoluent dans le superbe Ashton Gate, rénové en 2016 et qui accueille désormais 27.000 spectateurs.

«#BristolProud (fier de Bristol) est l’un de nos hashtags et vous rendez fiers en réussissant. Il faut donner aux gens les opportunités pour réussir. Pour cela, il faut créer une voie depuis le jeune âge jusqu’aux professionnels. Nous voulons encourager les jeunes à faire du sport et, s’ils sont assez bons, à jouer dans l’une des trois équipes», explique le businessman.

«Beaucoup de clubs font venir des joueurs de l’extérieur et, par conséquent, vous empêchez les jeunes joueurs de progresser. Il n’y a rien de mieux que d’avoir un joueur de 18 ans et de voir ce qu’il a fait pour les Bears et l’Angleterre dix ans plus tard», savoure d’avance ce fervent partisan du Brexit.

En attendant, il faudra réussir à garder ses vedettes, comme les internationaux du XV de la Rose Ellis Genge (Leicester) et Dave Attwood (Toulon), formés au club mais partis trop vite.

Les «Robins» non plus ne parviennent pas encore à retenir leurs pépites. Cet été Bobby Reid (Cardiff) et Joe Bryan (Fulham) sont partis goûter aux joies de la Premier League.

«Tous les voyages ne sont pas confortables», estime-t-il. «Rien n’avance jamais en ligne droite.»