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Conductrice d’autobus: Mila vs les «têtes brûlées»

16 septembre 2018, 21:30

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Conductrice d’autobus: Mila vs les «têtes brûlées»

 

Neuf ans depuis qu’elle est conductrice à bord d’un autobus qui dessert la ligne Montagne-Longue–Port-Louis. Même si Mila Reekoye  affirme que l’insécurité à bord des véhicules de la Mauritius Bus Transport n’est pas aussi alarmante que chez les autres compagnies de transport, elle avoue qu’elle a parfois affaire à des «têtes brûlées». Mais elle n’est pas du genre à se laisser intimider. C’est que cette habitante de Riche-Terre n’a pas froid aux yeux.

Dès son jeune âge, elle savait qu’elle allait pratiquer un métier lié aux transports en commun. Celui qui l’a inspirée ? Son père, qui était lui-même chauffeur. «Je le suivais à chaque fois, je jouais les receveuses…» Plus tard, elle passe le permis et se lance. Sa carrière démarre en 2009.

Elle s’en souvient comme si c’était hier. «Tous les regards étaient tournés vers moi. Enn Madam sa, enn misié sa, se demandaient certains. Avek létan zot inn konpran ki fam ousi kapav fer sa travay-la et ninport ki travay dayer.»

Le quotidien de Mila n’est pas de tout repos. Elle jongle entre les passagers qui ne veulent pas payer le prix du ticket et ceux qui «pé rod sikann». Sa réaction ? Elle fait preuve de fermeté. «Mo dir zot si zot pa payé nou al stasion ek lapolis pou okip zot.» Le tout avec calme, même face aux plus récalcitrants.

Au fil des ans, elle a d’ailleurs appris à analyser le comportement des passagers. Selon la conductrice, il faut utiliser la psychologie face aux fauteurs de troubles. «Si les esprits s’échauffent, il ne faut pas être agressif. Mem si éna dimounn ki péna respé.» Le fait qu’elle soit une femme, contrairement à ce que l’on pourrait penser, aide au contraire parfois. «Zot dir zot pé koz ar Madam alor zot bes zot ton. Zot pa révolté.»

Selon Mila, les incidents sont rares sur la ligne que dessert l’autobus qu’elle conduit. Le problème se pose toutefois à la Gare du Nord, à cause des collégiens. «Pa fasil sa…»

Qu’importe, malgré les problèmes, elle ne troquerait sa place pour rien au monde. Son métier de conductrice, malgré les obstacles et quelques «ânes», elle le fait avec amour et passion.

Agressions

Cent trente-neuf. C’est le nombre de cas d’agressions rapportés sur les travailleurs d’autobus de 2015 à ce jour. Face à cette situation, le ministre des Infrastructures publiques, Nando Bodha, affirme qu’il ne faut pas rester passif. C’était lors d’un atelier contre les agressions envers les employés du transport, le 30 août.

Il est d’avis que pour mener à bien ce combat, le rôle du public est essentiel. «Éna get dimounn gagn baté, filmé apré met lor Facebook. Nou inn fer sensibilizasion dan plisier landrwa. Bizin met enn action plan», a soutenu le ministre. «Li domaz ki éna dimounn ki pé al travay ou lékol viktim bann dimounn ki sorti kot zot pou al kokin