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Ils ont du métier, Amrita et Mahen Meetoo: Festival de «canne»

16 septembre 2018, 03:22

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Ils ont du métier, Amrita et Mahen Meetoo: Festival de «canne»

Hallucination. Apparition. Un champ de canne en plein centre-ville ? Derrière un étal au parfum sucré, Amrita, 45 ans et Mahen Meetoo, 51 ans. Rencontre avec les «marsan siro».

Deux ou trois lundis par mois, ils font le trajet entre Mare-d’Albert et Quatre-Bornes pour vendre leur pop-corn, leur barbeà-papa mais aussi et surtout leur fangourin. «Dépi mars monn larg sa bizness-la pou mo Madam», confie Mahen en regardant sa moitié, so disik dou, son sucre d’orge, avec tendresse.

Pour faire démarrer la machine infernale qui extrait le jus de la tige – qui a au préalable été lavée, frottée, astiquée, lustrée à l’aide d’un «brio» –, il faut démarrer le 4x4… La raison étant que «péna kouran, bizin met batri an mars ek servi inverter». Il suffit alors d’expédier la canne à l’abattoir et de «pers so zi».

Quand ils ne sont pas en train de vendre leurs douceurs, le couple s’occupe de ses trois enfants, âgés de 13, 14 et 21 ans. «Zot oussi zot konn débrouyé, si zot pa gagn plas travay dan gouvernman, zot kapav kontigné bizness-la…»

Avoir un boulot de fonctionnaire, c’était également le but de Mahen. Faute de mieux, il s’est reconverti en businessman. «Nou ti éna kamion, enn ti taxi nou batbaté, nou planté tousala. Bizin trasé.» Si ce n’est pas du côté de la ville des fleurs, c’est du côté de Rose-Belle que les Meetoo tentent de gagner leur vie. Mais «travayla inn tonbé akoz konkiranzs bann shopping mall».

Les bouteilles de fangour in, elles, coûtent entre Rs 30 et Rs 100, dépendant de la taille. Devant l’étal, un tableau et des images cueillies d’Internet vantent les mérites de cette potion magique sucrée. «Bien bon sa, sirtou pou bann Madam ansint», assure Mahen. Le business est-il juteux ? «Kapav debrouyé, fangourin vann bien. Gagn enn Rs 1 500 profi kan nou vinn isi lindi.» Pour cela, les Meetoo sont devant leur étal de 7 à 16 heures.

Des projets pour le futur ? Assurer l’avenir des enfants. Dans leur champ (de canne) de vision : continuer à travailler, à être heureux ensemble.