Publicité

Chagos: l’Union africaine parle de «pseudo-accord» de 1965

7 septembre 2018, 08:18

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Chagos: l’Union africaine parle de «pseudo-accord» de 1965

Pour la première fois depuis sa création, l’Union africaine (UA) a présenté un exposé au nom des 55 États membres. Namira Negm, conseillère juridique de l’UA, Mohamed Gomaa et Makane Mbengue se sont succédé au micro pour faire entendre la voix des pays africains hier, jeudi 6 septembre, devant la Cour internationale de justice.

Depuis sa création, l’UA s’est battue pour la décolonisation et l’autodétermination des peuples. Dans son exposé, Namira Negm a contrecarré les arguments des Britanniques. «La Grande-Bretagne a dit, lors de son plaidoyer, qu’il n’y a aucun lien géographique entre Maurice et les Chagos. Dans ce cas, quel est le lien géographique entre l’Angleterre et les Chagos ?» a-t-elle demandé.

Revenant sur le «pseudo-accord» de 1965, elle a affirmé devant les juges que cela a été accepté par désespoir. La conseillère juridique de l’UA a aussi rappelé des extraits de sir Seewoosagur Ramgoolam devant le Parlement cités par la Grande-Bretagne. Selon elle, il faut garder en tête que la Grande-Bretagne avait promis de rendre les Chagos à Maurice.

Mohamed Gomaa, lui, a fait savoir que le fait que le Royaume-Uni s’est engagé à restituer les Chagos à Maurice est la preuve que le territoire appartient bien à Maurice. Sinon, pourquoi auraient-ils pris cet engagement ?

Certains États ont aussi avancé que l’Assemblée générale des Nations unies ne s’est pas intéressée au démembrement du territoire pendant très longtemps et, de ce fait, la CIJ ne devrait pas donner son avis sur l’affaire. «Les Nations unies traitent les problèmes quand cela semble nécessaire et demande la voie à suivre de la Cour lorsqu’il le faut.»

Quant à Makane Mbengue, il est revenu sur la résolution sur la décolonisation des Nations unies votée en 1965. Pour lui, l’Angleterre a voté pour alors que la même année, l’archipel des Chagos a été excisé de Maurice. De plus, la Charte de l’ONU précise que le démembrement d’un État n’est pas permissible lors de l’indépendance et, de ce fait, la décolonisation de Maurice n’est pas complète. «Le maintien d’une base militaire est-il plus important que la désintégration d’un territoire ? Certainement pas !»

Dans sa conclusion, Namira Negm a dit qu’il est inconcevable qu’il faille venir devant la Cour au XXIe siècle pour parler de la décolonisation. «Nous sommes étonnés que le pouvoir colonial et ses alliés viennent toujours défendre la colonisation. Toutes les voix contre ne doivent pas être plus fortes que celle de Mme Élysé