La commission Lam Shang Leen recommande le démantèlement de l’ADSU

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Le lundi 28 mai, les douaniers ont intercepté, à l’aéroport, du cannabis dissimulé dans des gâteaux au chocolat.

  Le lundi 28 mai, les douaniers ont intercepté, à l’aéroport, du cannabis dissimulé dans des gâteaux au chocolat.  

«ADSU has outlived its purpose and there are systematic failures which can no longer be cured.» C’est un constat sans appel que fait la commission d’enquête sur la drogue sur la brigade antidrogue (ADSU). Au vu de l’ampleur du trafic de drogue à Maurice, indiquent l’ex-juge Paul Lam Shang Leen et ses assesseurs dans leur rapport rendu public vendredi 27 juillet, les autorités doivent prendre des «bold and incisive actions».

La commission drogue note, en effet, qu’à l’heure actuelle, l’ADSU est sous-équipée. Notamment en termes de personnel, d’expertise, voire d’équipements sophistiqués et à la pointe de la technologie. Par ailleurs, la commission Lam Shang Leen remet en question l’institution de la Customs Anti-Narcotics Section (CANS) au sein de la Mauritius Revenue Authority. D’autant que l’ADSU et la CANS se marchent sur les pieds.

C’est la raison pour laquelle l’ex-juge Paul Lam Shang Leen et ses assesseurs sont arrivés à la conclusion que «l’ADSU et la CANS doivent être démantelées». Et remplacées par une  seule unité dotée d’un cadre légal qui se chargerait non seulement d’enquêter sur les crimes liés à la drogue, mais aussi d’entamer des poursuites contre les trafiquants.

La commission Lam Shang Leen justifie la création d’une telle unité en faisant ressortir qu’«il est inconcevable qu’au sein même de l’ADSU se trouvent des officiers corrompus qui travaillent main dans la main avec des barons de la drogue». À ce propos, le processus de sélection des policiers affectés à l’ADSU est remis en question.

Autre raison: «l’inefficacité» de la méthode d’investigation et de récolte d’informations. «Malgré les nombreuses ressources déployées, saisies de drogue et arrestations sont principalement dues à la chance ou à des informateurs». Une situation «intenable», selon Paul Lam Shang Leen et ses assesseurs, surtout qu’il n’y a pas beaucoup de «portes d’entrée» à Maurice en comparaison avec d’autres États.

«Il a été porté à notre attention que les opérations sont menées de telle façon qu’en fin de compte, ce ne sont que les mules qui sont arrêtées et condamnées, tandis que les barons de la drogue continuent à marcher librement.» Et pour la commission drogue, «this scattergun approach has to stop».

Paul Lam Shang Leen et ses assesseurs s’attardent aussi sur la rivalité et l’absence de confiance entre l’ADSU et la CANS. Une situation qui n’est pas sans conséquence. La commission d’enquête sur la drogue insiste que le trafic de drogue n’est pas la prérogative de la douane. «À chacun ses moutons et les vaches seront bien gardées», peut-on lire dans le rapport.

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Le rapport de la commission d’enquête sur la drogue a été rendu public vendredi 27 juillet. Et les répercussions sont nombreuses. Le barreau notamment y est mis à mal ; les noms de plusieurs avocats, dont Me Raouf Gulbul, sont cités, la commission Lam Shang Leen recommandant des enquêtes approfondies. Le gouvernement n’est pas non plus sorti indemne. Cités dans le rapport, la ministre Roubina Jadoo-Jaunbocus et le Deputy Speaker Sanjeev Teeluckdharry ont dû «step down». Diverses institutions sont également montrées du doigt.

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