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Juridiction à hauts risques: seule la Citibank de l’Inde a donné un avis défavorable sur Maurice

15 juillet 2018, 01:30

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Juridiction à hauts risques: seule la Citibank de l’Inde a donné un avis défavorable sur Maurice

Entre New Delhi et Port-Louis, c’est le branle-bas de combat depuis la menace par la Securities Exchange & Board of India (SEBI) de «downgrade» Maurice comme une juridiction à hauts risques. Et cela, sur la base d’une évaluation faite en avril 2018 par les filiales indiennes de cinq banques internationales, nommément JP Morgan, la HSBC, la Standard Chartered Bank, la Deutsche Bank et la Citibank. Or, il ressort que sur ces cinq établissements bancaires, seulement la Citibank de l’Inde a donné un avis défavorable sur Maurice comme une juridiction à hauts risques. favorisant le recours au round triping du traité fiscal entre Maurice et l’Inde.

La démarche de la Citibank rend perplexes l’hôtel du gouvernement et les opérateurs du Global Business dans la mesure où la maison mère, Citigroup, est un des plus gros clients d’International Proximity, une Management Company dont les responsables sont Suzanne Gujadhur Bell et Ashish Jagarnath. «Comment peut-on critiquer le centre financier mauricien, allant jusqu’à émettre un avis défavorable, tout en opérant dans le Global Business ? Il y a visiblement de la contradiction dans la démarche de la Citibank», s’interroge un opérateur qui a voulu garder l’anonymat.

Décision politique 

Entre-temps, les Management Companies sont peu convaincues que la SEBI mettra à exécution la recommandation de la Citibank. Le Chief Executive Officer (CEO) de Global Wealth Management Services, Kamal Hawabhay, soutient que la SEBI pensera à deux fois avant de prendre une telle décision. «Au bout du compte, c’est une décision politique. Même si la SEBI est une institution indépendante, elle ne peut pas ignorer que sa décision dépasse strictement le cadre du Global Business.» Et d’ajouter qu’il est plus que confiant que la réputation de Maurice comme une juridiction transparente ne sera pas mise à risque. 

D’ailleurs, d’intenses tractations diplomatiques et politiques se tiennent actuellement entre les deux capitales pour faire capoter cette décision. On apprend que le haut-commissaire indien à Maurice, Abhay Thakur, a mis le cap sur New Delhi pour jeter son poids dans la balance et convaincre la SEBI de revenir sur sa décision. 

Idem pour le CEO de la Financial Services Commission (FSC), l’équivalent de la SEBI en Inde, Harvesh Seegolam, qui quittera le pays prochainement pour rencontrer son homologue indien à Mumbai afin de désamorcer cette bombe. Son prédécesseur, l’Indien P.K. Kuriachen, nommé représentant officiel de la FSC à Mumbai, a déjà déblayé le terrain à cet effet.