Publicité

Ezra Jhuboo: «Aucune motivation pour éviter les gaspillages au sein de la fonction publique»

20 juin 2018, 20:45

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Ezra Jhuboo: «Aucune motivation pour éviter les gaspillages au sein de la fonction publique»

Après trois ans et demi, pour quelles raisons avez-vous décidé de prendre vos distances du Public Accounts Committee (PAC)?

Lorsque j’ai été nommé au PAC, j’étais déterminé à y contribuer pour redresser certaines choses, notamment des gaspillages et des irrégularités au sein des services publics. Après trois ans et demi, j’ai décidé de ne plus en faire partie car j’estime que je perds mon temps.

À chaque fois que ce comité se réunit, je participe à la réunion et cela me prend presque une demi-journée. Que voyons-nous après ? Des recommandations qui ne sont jamais mises en pratique.

 

«Il faut revoir le fonctionnement du PAC et apporter des législations pour rendre obligatoires les recommandations.»

<p>&nbsp;</p>

<p><strong>Mettez-vous en doute le travail effectué au sein du PAC?</strong></p>

Non. Ceux qui en font partie font un énorme travail. Mais il n’y a aucune motivation pour éviter d’autres gaspillages. Ceux qui sont montrés du doigt ne sont jamais inquiétés. Je me suis alors demandé pourquoi continuer à m’associer à la médiocrité puisque, rapport ou pas, recommandation ou pas,

il y a toujours ce laisser-aller au sein de la fonction publique. Je suis dans le secteur privé, je suis un entrepreneur et je ne peux cautionner cette mentalité.

Avez-vous déjà soulevé ce problème?

À maintes reprises au Parlement, dans la presse et en public. Avant moi, il y a eu Sangeet Fowdar, Veda Baloomoody et Alan Ganoo, entre autres, qui ont émis des critiques sur le fait que le rapport du PAC reste toujours au fond d’un tiroir. Personne au sein des gouvernements respectifs ne semble intéressé à résoudre ce problème.

Que faut-il faire?

Le système du PAC que nous avons date de l’ère préindépendance. Il faut revoir son fonctionnement. Dans les grandes démocraties, le comité peut interpeller un ministre, mais tel ne peut être le cas ici. Il faut revoir le fonctionnement du PAC et apporter des législations pour rendre obligatoires les recommandations.

On parle d’un rapprochement entre Ezra Jhuboo et le pouvoir. Qu’en est-il?

On a fait état de mon désintéressement au Parlement et le fait que je n’interpelle pas des ministres. Je demande à ces personnes-là d’écouter mon intervention lors des débats budgétaires. Il est vrai que je n’ai pas posé beaucoup de questions ces derniers temps. J’étais à l’étranger. On a évoqué aussi le projet de la famille à Tamarin et on parle de mon rapprochement avec le gouvernement. Or, tout a été fait dans la transparence pour ce projet.

Vous restez fidèle au PTr?

Absolument. Il y avait même une rumeur selon laquelle j’ai rencontré Pravind Jugnauth à Rodrigues. C’est faux. Nous étions quatre députés du PTr au Parlement en décembre 2014. Nous sommes à cinq aujourd’hui. Voyez les autres partis. Il y a eu des défections au sein de ceux-là, que ce soit au MSM, au PMSD ou au MMM.