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Mondial-2018: coups francs, penalties: les tireurs d’élite à la fête

19 juin 2018, 23:50

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Mondial-2018: coups francs, penalties: les tireurs d’élite à la fête

Simple mode ou tendance lourde? Penalties et coups francs directs - ceux de Golovin, Ronaldo et Kolarov n’ont pas fini de tourner - se taillent la part belle dans ce Mondial où les systèmes défensifs sont de plus en plus hermétiques.

Depuis le début de cette 21e Coupe du Monde, la moitié des buts inscrits - 19 sur 38 - l’ont été à la suite d’un coup franc direct (4), d’un coup franc indirect ou sur corner (8), et sur penalty (7). Une proportion bien plus élevée que celle observée en Bundesliga (35%) ou en Ligue 1 (23%) la saison dernière.

. Les CPA, ces «passes-murailles»

Les buts sur coups de pied arrêtés (CPA) sont parfois dénigrés par rapport aux buts dans le jeu. Mais toutes les équipes ne peuvent pas avoir la qualité technique et le sens du jeu de l’Espagne qui a inscrit deux de ses trois buts en mouvement, le dernier résultant d’une combinaison travaillée sur un coup franc indirect.

«On sait que de nos jours les systèmes sont hermétiques et fermés. Ce sera le cas pendant les matches de poule, les coups de pied arrêtés vont être des armes déterminantes», juge Aliou Cissé, le sélectionneur du Sénégal.

L’Uruguay a ainsi arraché les trois points face à l’Égypte grâce à un coup franc repris de la tête par Gimenez dans les dernières secondes.

Armes offensives, les CPA sont aussi un vrai défi défensif et gare aux équipes qui n’ont pas la rigueur suffisante pour s’en protéger. On constate ainsi que tous les buts pris par des pays africains jusqu’ici - 1 par l’Égypte, 1 par le Maroc, 2 par le Nigeria, 2 par la Tunisie - viennent de coups de pied arrêtés.

De même, «offrir» un coup franc à 22 mètres dans l’axe à Cristiano Ronaldo à 5 minutes de la fin, comme l’a fait Piqué alors que le Portugal n’arrivait plus à se montrer dangereux, était un énorme risque, sanctionné d’un ballon amoureusement caressé en direction de la lucarne pour l’égalisation (3-3).

. Le ballon, ce Usual Suspect

C’est devenu une ritournelle familière: à chaque nouvelle compétition, le ballon officiel est critiqué par les gardiens pour ses trajectoires imprévisibles.

Telstar 18, dernière production de la marque aux trois bandes, suit la voie empruntée par Jabulani, la sphère de triste mémoire qui sévissait sur les terrains sud-africains en 2010.

Dès ses premières apparitions, il avait provoqué un tir de barrage des gardiens. On va «voir plus de 35 buts à cause de ce ballon» en Russie, avait prédit Pepe Reina, gardien remplaçant de l’Espagne après un match amical en mars contre l’Allemagne, où le ballon avait été utilisé.

«Il y a eu beaucoup de critiques mais on ne peut plus rien y changer (...) la technologie progresse et des joueurs vont marquer de 40 mètres», a commenté, le gardien Igor Akinfeev avec fatalisme.

S’il est si imprévisible, comment les tireurs font, eux, pour le mettre exactement où ils veulent ?

. Souriez, vous êtes filmés !

Avec l’arbitrage vidéo, principale nouveauté de ce Mondial, il y a pour les penalties une chance au sifflage et une chance au visionnage. Défensivement, cela requiert quelques adaptations.

Le sélectionneur anglais Gareth Southgate avait averti ses joueurs avant le Mondial qu’il n’y avait plus d’impunité: «Ce n’est pas qu’on voulait tricher, mais si on pensait encore qu’on le pouvait, c’est fini».

Par trois fois déjà, un penalty a été sifflé après un petit tour de l’arbitre sur la touche pour vérifier une action. A contrario, la vidéo n’a jamais été utilisée pour en annuler un.

La France et la Suède ont bénéficié de ce petit coup de pouce technologique qui divise toujours. «Disons que sur 10 personnes, 7 ont estimé qu’il y avait pénalty et trois que non», estime le sélectionneur australien Bert van Marwijk, victime des Bleus.

«Nous avons été concernés, mais je suis persuadé que c’était la bonne décision, ça rend les choses plus faciles pour l’arbitre, donc c’est OK», a estimé le coach norvégien du Danemark Age Hareide. Fair-play facile car le Péruvien Christian Cueva a envoyé le ballon dans les nuages...