Publicité

Trafic: le business de serins fait siffler les euros

16 juin 2018, 10:10

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Trafic: le business de serins fait siffler les euros

Ce trafiquant a vite déchanté. Il s’apprêtait à embarquer pour La Réunion sur un vol d’Air Austral. Les douaniers ont voulu vérifier ses sacs… Et y ont trouvé 250 serins «soufler». Les oiseaux ont été saisis, dimanche, à l’aéroport de Plaisance.

Cet habitant de Pointe-aux-Sables a expliqué aux douaniers qu’il avait reçu cette commande d’un ami de l’île sœur. Il devait recevoir 2 000 euros à son arrivée.

Le trafic d’oiseaux entre les deux îles n’est pas nouveau. La plus grosse saisie s’est faite à l’aéroport de Gillot, à Saint-Denis, en 2016, avec 407 serins du Mozambique. Un Mauricien avait dissimulé ces oiseaux dans onze tuyaux en PVC, spécialement conditionnés et rangés dans un sac à roulettes.

L’an dernier, deux détenteurs d’un passeport français ont été arrêtés avec 350 oiseaux.

Pourquoi le serin est-il si prisé à La Réunion ? L’espèce est rare et le marché lucratif car l’oiseau est vendu entre 25 et 74 euros. L’an dernier, un serin coûtait Rs 3 200. La plupart des trafiquants l’achètent à prix réduit et font monter les enchères au marché noir. Les serins «soufler», les serins du Mozambique et les serins «pays» sont des oiseaux très recherchés par des Réunionnais comme animaux domestiques.

Contrôles sanitaires

La Mauritius Wildlife Foundation (MWF) félicite les douaniers pour leur flair. Vikash Tatayah souligne qu’il faut empêcher les espèces de transiter illégalement pour ne pas bouleverser l’écosystème du pays. Les espèces qui sont introduites n’ont pas de prédateurs et peuvent nuire à d’autres animaux. Dans le cas des serins, le président de la MWF fait ressortir que les oiseaux ne sont pas passés en quarantaine ni ont-ils été sujets à des contrôles sanitaires avant de franchir la frontière.

Selon Vikash Tatayah, le serin n’est pas une espèce en danger à Maurice. Il est facile de s’en procurer dans les commerces. Mais le pays est signataire de conventions et les lois sont strictes. Les passeurs arrivent à faire sortir des animaux clandestinement, sauf si les moyens de détection sont efficaces.