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Nouveau board: MASA plus jamais de tamasa

28 mai 2018, 23:30

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Nouveau board: MASA plus jamais de tamasa

La première réunion du nouveau conseil d’administration a eu lieu la semaine dernière. Maintenant que les présentations sont faites, les membres ont trois ans pour trouver des solutions aux dossiers en suspens.

Situation financière à assainir

Les comptes de la Mauritius Society of Authors (MASA) pour 2013 à 2015 sont en cours d’audit. Les indications disponibles tendent vers une augmentation du chiffre d’affaires, sans qu’aucun chiffre ne soit cité. La MASA affiche-t-elle un déficit ? Face à cette question, des sources concordantes pointent du doigt le dépassement du taux de 30 % des royalties utilisé par la MASA. Dans la distribution des royalties, en théorie, 70 % sont payés à l’artiste, 30 % reviennent à la MASA, pour les frais administratifs. Mais dans la pratique, l’institution perçoit plus que le taux admis. Divers comités ont été constitués pour se pencher notamment sur les finances et l’audit.

Nirveda Alleck nommée au «board» de la MASA y voit une opportunité de défendre la cause artistique.

Audit des ressources humaines

Parmi les divers comités constitués en ce début de mandat, l’un a pour mission de réaliser un audit des ressources humaines. À tenir en compte : les amendements à la Copyright Act, l’an dernier, ont donné de nouvelles attributions à la MASA. Ce n’est qu’à la lumière de l’audit des ressources humaines que le board pourra dire s’il y a effectivement du personnel redondant à la MASA.

Le cas Gérard Louise

Il nous revient que le board a demandé qu’un historique de l’affaire Louise soit présenté lors de la prochaine réunion. Le directeur de la MASA, Gérard Louise, a été suspendu de ses fonctions en 2011. Mais son cas n’est pas encore réglé. L’institution avait souhaité trouver un arrangement financier d’environ Rs 10 millions avec le directeur suspendu. Mais le ministre des Arts et de la culture, Prithviraj Roopun avait statué qu’il ne fallait pas aller de l’avant, parce qu’il y a toujours une affaire devant la cour. Il avait souhaité que ce soit le nouveau board qui décide d’un éventuel arrangement.

Michael Lyndon Veeraragoo, nommé président de la Rights Management Society en 2017, est devenu président de la MASA pour trois ans.

Grille de tarifs à appliquer

Faire payer équitablement les utilisateurs de musique. C’est le but de la grille de tarifs préparée lors des travaux du High Powered Committee, qui a travaillé sur les amendements à la Copyright Act. L’objectif : augmenter les revenus des auteurs-compositeurs. Dans un premier temps, il semblait que ces tarifs n’attendaient plus que la publication dans la Government Gazette pour devenir officiels. Mais il ressort qu’il faut désormais passer par l’étape de consultations avec diverses parties prenantes, dont le ministère des Finances et celui de la Technologie, de l’innovation et de la communication, avant que les tarifs n’entrent en vigueur.

Autre dossier en souffrance : trouver un arrangement satisfaisant avec les compagnies de téléphonie mobile au sujet de l’utilisation de la musique locale comme sonnerie ou musique d’attente.

Nirveda Alleck nommée dans la catégorie «other works»

Lors des élections des représentants des artistes au board de la MASA, le mois dernier, aucun candidat ne s’est présenté dans la catégorie «other works». (Les autres catégories concernent la musique, la littérature et l’audiovisuel). C’est la plasticienne Nirveda Alleck qui a été nommée, pour occuper le siège vacant. On se souvient que lors du mouvement de boycott des artistes des célébrations du 12 mars, en 2017, Nirveda Alleck était aux côtés des chanteurs et musiciens.

Pour la plasticienne, cette nomination s’inscrit dans la continuité du travail déjà commencé. «C’est une opportunité pour faire avancer la cause des artistes». Elle souligne : «Ce n’est pas parce que je suis nommée que je vais changer.» La priorité est de «comprendre comment ça marche». S’il est vrai qu’elle représente les «other works», Nirveda Alleck est consciente que la MASA est «concentrée sur la musique. Il faut considérer les dossiers dans leur globalité. Au fur et à mesure, on pourra alors voir comment la MASA peut répondre à des questions concernant les arts plastiques». Elle se souvient qu’elle s’était fait inscrire à la MASA en 2012, pour protéger le projet artistique The Lan- ding of the Dodos. «Il y avait toute la dimension des contrats d’artistes à respecter». Parmi les dossiers à ouvrir éventuellement : les droits d’auteurs sur la revente des œuvres d’art, du vivant de l’artiste. Avec un cadre légal lui permettant de toucher un pourcentage du prix de vente.

Statut. Quelle autonomie ?

<p>Selon les indications disponibles, l&rsquo;&laquo;officer in charge&raquo; de la MASA aurait fait valoir ses droits à la retraite. On se souvient qu&rsquo;Harold Lai avait été suspendu de ses fonctions de directeur adjoint dans le sillage de l&rsquo;affaire Sony Music. La même affaire qui avait causé la suspension du directeur d&rsquo;alors, Gérard Louise. Harold Lai avait ensuite retrouvé l&rsquo;institution comme &laquo;officer in charge&raquo;. Qui va le remplacer, pour gérer les affaires courantes de la MASA ? Le &laquo;board&raquo; aurait décidé de soumettre la question au ministère de tutelle. Une posture qui pousse certains à rappeler le &laquo;combat pour l&rsquo;autonomie&raquo; de la MASA. Parmi les amendements à la &laquo;Copyright Act&raquo;, l&rsquo;an dernier, on se souvient qu&rsquo;une clause stipule désormais que le ministre peut donner des instructions par écrit au conseil d&rsquo;administration de la MASA. Des consignes que le &laquo;board&raquo; devra suivre.</p>