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Soweto Gospel Choir: les chants magiques d’Afrique

26 mai 2018, 18:46

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Soweto Gospel Choir: les chants magiques d’Afrique

C’est sûr que cela fera réagir le public : Asimbonanga de Johnny Clegg. Entonné par les voix chaudes de la Soweto Gospel Choir. Rendez-vous à 19 heures au J&J Auditorium, Phoenix, pour l’unique représentation de cette chorale de 22 personnes.

La Soweto Gospel Choir est à Maurice, à l’invitation du Centre Nelson Mandela pour la culture africaine et ce, dans le cadre de l’Africa Day, célébré hier, 25 mai. La chorale est aussi en tournée pour marquer les 100 ans de la naissance de Nelson Mandela.

Au programme : du gospel (Amazing Grace, This little light of mine) et des tubes pop, dont I feel good de James Brown et Halleluja de Leonard Cohen. «La chorale s’empare d’une chanson que tout le monde connaît pour lui donner une couleur africaine très distincte», explique Beverly Bryer, productrice de la Soweto Gospel Choir.

La Soweto Gospel Choir, «ce n’est pas juste se mettre debout et chanter», souligne la productrice. Des danses, parfois avec des gumboots, font partie du programme. «Chaque chanson a sa chorégraphie. La chorale a tant d’énergie que je dois parfois lui dire de ralentir le rythme. On ne danse pas sur Asimbonanga (NdlR : cette chanson de Johnny Clegg demande où est Mandela. Elle dénonce l’interdiction, à l’époque de l’apartheid, de diffuser des images de Nelson Mandela).»

Cet ensemble vocal se distingue aussi par la diversité des langues chantées : zoulou, sotho, xhosa et vanda. Sans oublier l’afrikaans, au moment de l’hymne national d’Afrique du Sud.

Environ 70 % des membres de la chorale sont originaires de Soweto.

La chorale porte le nom d’un quartier emblématique de Johannesburg, associé aux émeutes et à la répression des écoliers noirs. La police avait tiré à balles réelles sur les manifestants en 1976. Plus de 40 ans plus tard, quelle image donne la chorale, du quartier de Soweto ? Selon Beverly Bryer, «Nous avons choisi le nom de Soweto parce que ce township fait partie de l’histoire de la lutte pour les droits civiques en Afrique du Sud. Même quand les gens ne connaissent ni l’Afrique du Sud ni sa musique, le nom de Soweto évoque quelque chose pour eux».

Environ 70 % des membres de la chorale sont originaires de Soweto. Pour en faire partie, il faut du talent et maîtriser plusieurs langues. «Ce ne sont pas que des chanteurs, mais des artistes aussi capables de danser et de jouer la comédie», souligne Beverly Bryer.

Des artistes qui gagnent leur vie grâce aux multiples engagements de la chorale. Cet ensemble est si demandé qu’il existe en réalité deux chorales de Soweto, explique la productrice. L’une pour des dates de représentations en Afrique, l’autre pour les performances à l’international.

En 15 ans d’existence, la Soweto Gospel Choir a brillé aux côtés de stars telles qu’Aretha Franklin, Céline Dion, Beyoncé, ou plus récemment John Legend, Pharell Williams et Chance The Rapper. «Quand on avait annoncé aux premiers membres de la chorale qu’ils allaient se produire avec Bono et U2, ils ignoraient qui ils étaient», se souvient Beverly Bryer. Aujourd’hui, «Peter Gabriel est l’un de leurs préférés». Elle affirme que grâce à ces prestigieuses collaborations, la chorale a vu de près comment travaillent des professionnels. «Comprendre comment ils restent au top. Tous ces artistes internationaux ont aussi appris de la chorale. C’est là que beaucoup ont découvert les harmonies des chants africains.»

*Concert gratuit, sur invitation. À retirer auprès du Centre Nelson Mandela pour la culture africaine.