Publicité

Ajay Gunness: «La sérénité reviendra après les élections du comité central»

11 mai 2018, 22:12

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Ajay Gunness: «La sérénité reviendra après les élections du comité central»

 

Après diverses attaques venant d’Obeegadoo, de Jeeha et de Labelle, le secrétaire général du MMM, Ajay Gunness, leur donne la réplique. Il les accuse de violer la constitution des mauves et d’être responsables du déclin du parti en le «poignardant».

Qu’est ce qui ne va pas au sein du MMM ?

C’est clair que quelques camarades ont fait des déclarations à la presse depuis la défaite de 2014. Quand nous remportons une élection, tout le monde est content. Mais après chaque défaite, on pointe du doigt à droite et à gauche. Nous avons analysé cette défaite tout en tirant des conclusions pour avancer. En même temps, nous avons une constitution qui stipule qu’il faudra élire les nouveaux membres du comité central chaque trois ans. Étonnamment, cette constitution a été violée par ceux qui l’ont écrite. Et ce, en proposant le renvoi de ces élections pour après les élections nationales. Ce n’est pas dans l’habitude du MMM d’aller contre sa constitution. C’est le comité central qui a choisi la date, pas Paul Bérenger. La sérénité reviendra après ces élections.

N’empêche que les démissions sont le signe d’un malaise…

Non, il n’y a pas eu de démission. Il y a eu l’expulsion de Pradeep Jeeha…

Dorine Chukowry et Sundee Beedassy ont démissionné.

Le départ de Sundee Beedassy est malheureux. Il n’a rien à voir avec ce qui se passe au sein du MMM. Ce sont ses amis qui l’ont attirée dans cette embrouille. Elle était présidente de l’aile féminine et, à la fin de son mandat, elle n’était plus dans aucune instance. Elle a préféré se retirer.

Dorine Chukowry était, elle, candidate aux élections de l’aile féminine. Elle a déclaré que Paul Bérenger lui avait conseillé de ne pas poser sa candidature. Mais ce qu’elle n’a pas dit, c’est quand elle est devenue lord-maire, le leader du MMM avait fait le même exercice. Paul Bérenger avait dit que Jenny Adebiro était encore jeune et aurait sa chance plus tard. Il lui avait demandé de laisser le siège à Dorine Chukowry. Jenny Adebiro a accepté sans protester. Et pour cette élection, elle n’a pas écouté la suggestion du leader. N’étant pas élue, avec amertume, elle a préféré s’en aller.

 On connaît le cas de Pradeep Jeeha. Ses propos insultants dans la presse ont irrité les membres du comité central qu’il a traités de «clowns». Les membres étaient arazé. Au départ, nous n’avions pas prévu de l’expulser.

Les membres du comité central parlent d’insultes à l’égard de ceux qui contestent la direction. Est-ce normal ?

C’est après la sanction qu’ils trouvent toutes sortes de défauts et de prétextes. Il y a toujours eu des débats au sein du parti. Bien souvent, quelques-uns élèvent la voix. Cela dure depuis plus de 25 ans. Pourquoi n’ont-ils rien dit ? C’est un faux prétexte.

Si nous en sommes arrivés là, c’est parce que notre constitution stipule que chacun a un droit de tendance et qu’il doit s’exprimer à l’intérieur des instances et non dans la presse. Ils se permettent d’insulter la direction et ils trouvent que c’est normal.

Sauf qu’ils disent que leurs idées ne sont pas prises en considération et que la base militante n’est pas tenue au courant des décisions.

 Les militants ne sont pas bêtes. Il y a divers comités qui font passer les messages. Ceux qui critiquent ne savent même pas dans quelle circonscription ils se trouvent aujourd’hui. Ils disent que c’est uniquement l’opinion d’une personne qui est prise en considération. Certes, le leader apporte des idées mais, à de nombreuses reprises, celles-ci ont été renversées. Est-ce qu’il aurait dû aller s’exprimer dans la presse quand ses propositions ont été rejetées ?

La démocratie veut que quand vos idées ne sont pas adoptées par le bureau politique ou le comité central, il faut respecter cette décision. Il ne faut pas maintenant aller les vendre à la presse. Leurs propositions ont été rejetées par la majorité des membres des instances du MMM.

 

Steve Obeegadoo a 100 % tort ?

 Il n’y a personne qui a 100 % tort ou 100 % raison. Sinon, on serait des dieux. Cependant, il a 100 % tort quand il parle dans la presse. Il aurait eu 100 % raison s’il s’était battu pour ses idées à l’intérieur du parti.

Admettez-vous que le MMM n’a pas récupéré son électorat perdu en 2014 ? Nous faisions du progrès mais, à chaque fois, des personnes à l’intérieur du parti nous poignardent. Un meeting tenu en mai 2017 en est la preuve. À notre assemblée des délégués du 1er mai 2018, il y avait une bonne mobilisation. Nous étions tous motivés, nous croyions qu’à partir du 2 mai, nous allions parler de nos prochaines activités. Mais le 3 mai, Steve Obeegadoo a accordé une interview à la presse. En ce faisant, il n’a pas rendu service au parti. C’est clair que ce sont des gens de l’intérieur qui font du tort à leur propre maison.

J’ai entendu Steve Obeegadoo dire qu’il y avait le feu. Il n’y a pas eu de feu. Ce sont des personnes vivant dans cette maison qui ont versé du pétrole sur une étincelle. C’est un acte déplorable.

Qui sera donc le prochain à être expulsé ?

Je ne sais pas. Il n’y a aucun cas devant les instances du MMM.

Et Françoise Labelle qui s’est permis d’être présente aux côtés de Pradeep Jeeha et qui a critiqué la direction mauve ?

 J’aurais aimé que Françoise Labelle soit candidate aux élections du comité central. Si vous êtes toujours membre du parti, mais vous allez dans une réunion de quelqu’un qui a été expulsé, il est clair que vous avez montré votre intention. C’est à Françoise Labelle d’assumer ses gestes et ses propos. Nous avons pris note de ses déclarations. Je suis persuadé que le nouveau comité central en discutera.

Paul Bérenger a insisté sur le fait qu’il veillera au déroulement des élections du comité central en parlant du cas Obeegadoo. Cela ressemble à une menace ou à une atteinte à la démocratie. Ne faut-il pas veiller à ce que les élections se passent bien ?

 Ils disent que les différentes branches du MMM ne sont pas à jour. C’est comme s’ils avaient dékouver lamérik lor map.

Autrefois, il y avait un débalancement entre le nombre d’électeurs du parti dans les régions urbaines et celui des régions rurales. On a regroupé quelques branches pour que ce soit plus équilibré.

 Nous avons fait du progrès en sortant de 540 branches dans le pays pour en arriver à 440. Quand nous finaliserons la liste des électeurs, nous verrons que dans certaines villes, il y a plus de branches régionales que certaines régions rurales. Il faudra veiller à ce que ces élections se déroulent d’une façon démocratique.

Pourquoi avez-vous donc rejeté la proposition de Françoise Labelle qui demandait de mettre à jour la liste des électeurs ?

 Sa proposition n’était pas aussi claire. Elle avait proposé d’ajouter quatre membres du comité central au sein des comités régionaux. Dès la fin de cette semaine, c’est un bureau politique et un comité central «temporaires» qui dirigeront le parti.

Comment faire pour nommer quatre membres du comité central dans les régionaux ?

 D’ici le 26 mai, nous allons mettre à jour cette liste. Ce sont ceux qui y figurent qui vont voter.

Pourquoi la nouvelle constitution n’a-t-elle pas été appliquée in toto ?

Nous le faisons petit à petit. La preuve : il y a davantage de femmes dans certaines instances. Nous avons créé un policy council. Mais le président, qui était Pradeep Jeeha, a tenu une seule réunion en une année, au lieu d’une rencontre chaque trois mois. Ceux qui ont écrit la constitution du parti ne la respectent pas.