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Chine: la mascotte du séisme de 2008 est un cochon politiquement sensible

10 mai 2018, 10:48

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Chine: la mascotte du séisme de 2008 est un cochon politiquement sensible

 

Pour avoir survécu plus d’un mois dans les décombres du séisme de 2008, un cochon est devenu une sorte de héros national en Chine... au point que des journalistes étrangers venus admirer l’animal ont eu maille à partir avec la police locale.

Dix ans après la catastrophe qui a fait 87.000 morts et disparus le 12 mai 2008, «Zhu Jianqiang» (ou «Cochon-le-costaud») a droit a un vaste enclos dans un musée de la province du Sichuan (sud-ouest), où viennent lui rendre visite chaque jour de nombreux visiteurs.

Le cochon, aujourd’hui âgé de 11 ans, semble en forme malgré le traumatisme qu’il a subi il y a 10 ans, passant 36 jours sous les décombres à la suite du tremblement de terre de 7,9 qui a dévasté une partie du Sichuan.

L’animal à dû son salut au ruissellement de l’eau de pluie et à un sac de charbon de bois.

Son sauvetage avait fait de lui le symbole du courage des Chinois venus à la rescousse des victimes. Et un bon dérivatif pour un régime communiste mis en cause pour l’effrondrement de milliers de bâtiments, notamment des écoles, dont la construction était loin d’être aux normes.

Mais dans un pays où il est désormais illégal de dénigrer les héros nationaux, même un simple porc peut devenir un sujet politiquement sensible.

A l’approche du 10e anniversaire de la catastrophe, les journalistes étrangers désireux d’approcher le célèbre rescapé ont dû remplir une demande officielle auprès des autorités provinciales.

Au jour dit, les services de communication du musée ont accompagné un groupe de journalistes chinois et étrangers à la rencontre du quadrupède.

Mais lorsque l’équipe de l’AFP a entrepris d’engager la conversation avec des visiteurs à proximité de «Zhu Jianqiang», trois policiers en civil intervenaient promptement pour mettre fin à l’entretien.

Les policiers ont demandé à savoir quels étaient les plans de couverture de l’agence pour l’anniversaire du séisme, avant d’escorter l’équipe à la porte du musée, puis de la suivre dans une voiture sans plaques d’immatriculation jusqu’à la sortie de la ville.

Alors que le ton montait entre policiers et journalistes, un jeune homme continuait à admirer «Cochon-le-Costaud» dans son enclos. «C’est le symbole de la puissance chinoise», commentait-il.