Publicité

Ligue des champions: après les quarts aller, c’est presque déjà plié!

5 avril 2018, 18:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Ligue des champions: après les quarts aller, c’est presque déjà plié!

Trois des quarts de finale aller conclus par des écarts de scores de trois buts: le suspense sur l’identité des demi-finalistes de la Ligue des champions semble globalement éventé, alors que les inégalités économiques ne cessent de se creuser au sein du football européen.

Inflexible triumvirat

Le Real Madrid qui fait exploser la Juventus Turin (3-0), Barcelone qui étrille l’AS Rome (4-1), le Bayern Munich pas loin de sortir Séville (2-1): le triumvirat du football européen est bien parti pour figurer, cette année encore, dans le dernier carré de la prestigieuse Ligue des champions. Sur les dix saisons précédentes, ils y ont respectivement figuré 7 fois pour les deux Espagnols, 6 fois pour le Bayern.

Cette fois, Liverpool, qui a rossé Manchester City 3-0 mercredi soir, fait figure de potentiel invité surprise. Mais les Reds, dopés aux droits TV de la Premier League, ne sont pas des nouveaux venus parmi le gratin européen, étant le 3e club le plus titré dans l’épreuve, avec 5 sacres (ex aequo avec le Bayern et Barcelone). Seuls le Real Madrid (12 victoires) et le Milan AC (7 victoires) ont un palmarès mieux garni.

Bien sûr, les scénarii des matches diffèrent: si le Real a éteint pratiquement tout espoir des Turinois tant il leur a été supérieur, le Bayern n’est pas encore hors d’atteinte face à Séville et le Barca a été très bien payé contre l’AS Rome.

Déséquilibre compétitif

Reste que ces écarts au tableau d’affichage témoignent d’une tendance à l’oeuvre cette saison en Ligue des champions, selon une étude de l’observatoire du football du CIES, une fondation basée en Suisse et créée par la Fifa: un déclin de l'«équilibre compétitif».

L’Observatoire expliquait le week-end précédent les quarts de finale aller que c’était en Ligue des champions que se dénombrait le plus fort pourcentage de matches remportés avec trois ou plus buts d’écart: 29%, presque un sur trois, avait-il totalisé, un chiffre en hausse de 8% par rapport à la saison précédente au même stade.

Globalement, notait cette fondation, «la proportion de rencontres déséquilibrées a augmenté dans 20 des 29 compétitions analysées» en Europe. Mais c’est particulièrement le cas en Ligue des champions où quelques résultats ont souligné les écarts de niveau entre championnats.

Ainsi le PSG, dopé par les arrivées de Neymar et Kylian Mbappé, a humilié le Celtic Glasgow, sextuple champion d’Ecosse en titre: 5-0 chez lui, 7-1 au Parc des Princes. Les Anglais de Chelsea, pénibles cinquièmes en Premier League, ont passé 6 buts à Qarabag, quadruple champion d’Azerbaïdjan en titre en phase de poule, et Liverpool a terminé cette phase de groupes avec 23 buts inscrits, soit une moyenne de 3,8 par matches.

Toujours plus inégalitaire

Bien sûr, les scores fleuves ne datent pas de cette saison et la richesse de certains clubs ne les empêche pas de prendre des valises, comme Manchester City battu 3-0 mercredi à Anfield Road en étant le club ayant le plus dépensé de l’histoire pour réunir son effectif actuel (878 millions d’euros). Mais leur multiplication est à mettre en perspective avec les inégalités sans cesse croissantes au sein du foot européen.

Une étude récente des cabinets KEA et Ecorys, rendue à la Commission européenne, dressait un constat implacable, observant une «concentration des ressources dans les championnats les plus puissants et un petit nombre de clubs», ainsi qu’un «écart croissant entre les meilleurs clubs au sein des ligues majeures, mais aussi entre les différentes ligues en termes de performances économiques et sportives».

«Nous devons travailler pour réduire l’écart entre les grands clubs et les clubs plus petits et pour équilibrer la compétitivité de nos matches et de nos compétitions», avait reconnu le président de l’UEFA, Aleksander Ceferin fin janvier. L’instance continentale doit notamment adopter fin mai une évolution du fair-play financier, systématisant un contrôle en cas de balance très déséquilibrée sur le marché des transferts.

Mais elle a dans le même temps autorisé les joueurs à disputer une même édition de compétition européenne avec deux clubs différents. Une mesure qui profite plutôt à ceux qui ont les moyens de se renforcer lors du mercato d’hiver, comme par exemple... Barcelone, qui a cassé sa tirelire cet hiver avec 160 M EUR (dont 40 M EUR de bonus) dépensés pour attirer le Brésilien de Liverpool Philippe Coutinho.