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Hippisme: GRA, MTC et opérateurs de paris pas sur la même longueur d’onde

30 mars 2018, 11:02

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Hippisme: GRA, MTC et opérateurs de paris pas sur la même longueur d’onde

Ce qui devrait être un smooth debut n’en sera finalement pas un. Le coup d’envoi de la nouvelle saison hippique est marqué par les grincements de dents, d’une part entre la Gambling Regulatory Authority (GRA) et le Mauritius Turf Club (MTC), et de l’autre, entre la GRA et les opérateurs de paris, à savoir les deux Tote et les bookmakers. Et pour cause, les nouvelles directives de la GRA sont considérées par les contestataires comme étant «arbitraires et illégales».

«La GRA outrepasse ses prérogatives», fustige un officiel du MTC. Selon lui, la GRA, par le truchement des nouvelles directives, s’arroge le droit de valider ou pas les variations des conditions des courses. Cela, non sans cantonner le MTC à un rôle de simple «exécutant» qui aurait pour but de fournir certains détails à la GRA, avant que celle-ci ne se prononce, se substituant au rôle d’organisateur des courses. «On n’est pas contre le fait que la GRA édicte des politiques générales, mais de là à vouloir gérer l’organisation des courses, on trouve cela sidé­rant», a déclaré un officiel.

Une directive en particulier risque de changer la configuration particulière des courses classiques au Champ de Mars. L’ordre de priorité pour courir ces courses sera calqué sur le Rating des coursiers. Or, la convention selon laquelle chaque écurie est assurée d’avoir au moins un partant dans les courses classiques sera abolie au profit des chevaux détenant le plus de valeur, indépendamment de leurs écuries. «Nous avons coutume de faire courir les top horses de chaque écurie dans les courses classiques afin de protéger les investissements de ces écuries dans ce genre de coursiers. Cela est propre à notre industrie. Cette directive favorise, hélas, une écurie ou deux en particulier», fait remarquer un officiel du MTC.

Les bookmakers font grève

Le timing de la GRA est également décrié :«Toutes les directives liées aux conditions de courses ont été finalisées depuis le 31 janvier. Toutes les écuries ont entamé leur programme par rapport à ces directives. Maintenant la GRA vient de l’avant avec de nouvelles directives à quelques jours du coup d’envoi, créant le chaos», s’est plaint un administrateur du club.

Aucun bookmaker n’a affiché les cotes après la parution du programme officiel hier. Leurs griefs: le taux de la taxe trop élevé à hauteur de 4,5 % sur le turnover annuel. «Pas question d’accepter le maintien de ce pourcentage de la part de la GRA. On ne peut travailler avec des frais aussi élevés», s’est plaint un bookmaker. Une lettre de protestation a été envoyée à la GRA en ce sens. Et comme dernier recours, les bookmakers iront déposer une injonction en cour afin de pouvoir opérer sur le taux initial dans un premier temps.

Rappelons que la directive de la GRA donne force légale au rapport de la firme BDO préconisant un taux uniforme de 4,5 % sur le turnover pour les bookmakers on course, off course, ainsi que SMS Pariaz.

Automatic Systems Ltd (ASL), à travers son Managing Director, Guillaume Hardy, dit n’avoir reçu aucune correspondance de la part de la GRA concernant les nouvelles directives. Il déplore une décision «sans consultation» de fixer à Rs 45 000 la redevance au MTC par terminal en opération au Champ de Mars «Tout ceci est illégal. C’est au MTC et à ASL de s’asseoir autour d’une table pour fixer le montant qu’on doit leur verser. Ce n’est pas à la GRA de faire cela», a-t-il confié.

Les cotes affichée chez SMS Pariaz

<p>Alors que les bookmakers ont décidé de faire grève hier, SMS Pariaz a affiché les cotes des partants des huit courses hier.</p>

Divya Ringadoo, CEO de la GRA : «Ils savent tous que ces directives allaient venir»

<p>Du côté de la GRA, on assure que la seule motivation de l&rsquo;instance est <em>&laquo;la pérennisation&raquo;</em> de l&rsquo;industrie. Quant aux appréhensions suscitées de part et d&rsquo;autre, Divya Rinagadoo, CEO de la GRA, affirme que tous les stakeholders ont eu des consultations avec les officiers de la GRA. <em>&laquo;Ils savent tous que ces directives allaient venir&raquo;</em>, a-t-elle insisté.</p>

<p>Par ailleurs, la CEO de la GRA se défend d&rsquo;avoir voulu mettre tout le monde devant un fait accompli à quelques jours du lever de rideau : <em>&laquo;Il fallait bien attendre la décision du board avant de rendre publiques les directives.&raquo;</em></p>

<p>La ligne prônée par la GRA, toujours selon sa CEO, fait suite à l&rsquo;implémentation du Finance Bill et à la décision du Premier ministre de mieux assainir l&rsquo;industrie hippique. <em>&laquo;Il en va de même pour le rapport Parry où il est écrit qu&rsquo;une instance régulatrice, la Turf Authority, devrait être créée. On est dans cette logique&raquo;,</em> a-t-elle ajouté.</p>

<p>En ce qui concerne les griefs des bookmakers et des totalisators, Mme Ringadoo soutient que la firme BDO est une entité professionnelle qui a souhaité mettre tout le monde sur le même playing field. <em>&laquo;BDO n&rsquo;a pas fait son enquête au petit bonheur. Elle est allée enquêter dans les comptes de tout un chacun pour savoir quel montant taxer. Les comptes du MTC ont d&rsquo;ailleurs été audités à cet effet&raquo;</em>, a-t-elle expliqué.</p>