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Scandale Platinum Card: Navin Ramgoolam épargne subtilement la présidente

17 mars 2018, 21:06

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Scandale Platinum Card: Navin Ramgoolam épargne subtilement la présidente

Ennemis d’hier, amis d’aujourd’hui ? Cela semble être le dégel entre Ameenah Gurib-Fakim et Navin Ramgoolam. Plusieurs sources parlent d’une rencontre tenue dans le grand secret entre la présidente et l’ex-Premier ministre. Une rencontre qui se serait déroulée à Bel-Air. Ce qu’a démenti l’ancien Premier ministre. Ce dernier a même montré de signes d’agacement quand la presse lui a répété la question, hier, vendredi 16 mars. Mais il y a des signes qui laissent croire que c’est un virage à 180 degrés.

Si au début de la polémique sur l’affaire Platinum Card, Navin Ramgoolam déclarait ceci : «Ameenah Gurib-Fakim doit démissionner immédiatement. En 2014, j’avais soutenu qu’on est en train de choisir la mauvaise personne pour devenir présidente de la République. On m’avait critiqué pour cela. On disait que je suis en train de critiquer une femme. Ce n’était pas la question. Il y avait, à l’époque, une rumeur qui circulait sur la façon dont elle avait obtenu son PhD.» Ça, c’était le 4 mars dernier, deux jours après la publication par l’express des relevés de la carte de crédit Platinum par la présidente.

Le 11 mars, à Kewal Nagar, lors des célébrations du cinquantième anniversaire de l’Indépendance de Maurice, Ameenah Gurib-Fakim était devenue une «victime collatérale » de Pravind Jugnauth. Qu’est ce qui a changé en l’espace de cinq jours? Mubarak Sooltangos, ami et conseiller en communication de la présidente, affirme avoir rencontré quatre membres de l’opposition, qui auraient de la «sympathie» pour elle et seraient prêts à lui donner un coup de main. Jusqu’ici, il n’a donné aucun nom.

De plus, tout porte à croire que la motion de blâme de Shakeel Mohamed contre la chef de l’État sera enlevée. Le chef de file du Parti travailliste, pourtant très déterminé il y a deux semaines, le concède. «Le parti va vers le retrait de la motion.» Concernant la suspension de la présidente, une fois le tribunal institué, il précise aussi que le parti n’a pas arrêté une décision. Il faut dire aussi que la décision de son père, l’avocat Yousuf Mohamed, d’assurer la défense de la présidente n’aide pas non plus à apporter plus de clarté à la posture des rouges.

Il est clair que Navin Ramgoolam voit en cet imbroglio au sommet de l’État une opportunité de faire tomber tout le gouvernement, en tablant sur le manque d’autorité et de leadership de Pravind Jugnauth, analyse un observateur. D’autant que, selon l’entourage de la présidente, les ramifications de l’affaire Sobrinho pourraient s’étendre jusqu’à l’Hôtel du gouvernement.

D’ailleurs, le choix d’Ameenah Gurib- Fakim de nommer sir Hamid Moollan à la tête de la commission d’enquête alimente davantage les spéculations. Il n’en demeure pas moins qu’il est aussi l’un des avocats de Navin Ramgoolam dans l’affaire Roches-Noires et celle de ses coffres-forts.