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Les réponses à vos questions sur l’affaire Platinum Card

3 mars 2018, 08:29

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 Les réponses à vos questions sur l’affaire Platinum Card

L’express publie les relevés d’une carte de crédit au nom d’Ameenah Gurib-Fakim. Celle-ci a été émise à la demande du conseil d’administration du Planet Earth Institute (PEI). Elle aurait dû, selon les written resolutions des membres du conseil, servir à promouvoir le HE Ameenah Gurib- Fakim PhD Programme.

Est-il illégal qu’une entité privée demande l’émission d’une carte de crédit avec le plafond de Rs 1 million pour quelqu’un ?

Non. Ce n’est pas illégal, à moins que la personne soit un fonctionnaire. Si un fonctionnaire reçoit une carte de crédit de la part d’une entité privée, il peut être passible de poursuites sous la Prevention of Corruption Act.

Et pour une présidente de la République, est-ce illégal ?

La présidente est protégée par l’immunité. Elle n’est pas passible de poursuites. Cependant, la Constitution empêche un président de la République de «hold any other office of emolument» ou d’«exercise any profession or calling or engage in any trade or business». Selon un constitutionnaliste, Ameenah Gurib-Fakim aurait transgressé la Constitution puisqu’elle s’est fait offrir une carte de crédit à hauteur de Rs 1 million d’une entité privée qui a été réapprovisionnée en deux fois.

De plus, le PEI a été fondé par Alvaro Sobrinho, qui est aussi investisseur à Maurice. L’obtention de ses licences a été grandement controversée.

N’empêche, pourquoi ça nous intéresse ce qu’elle fait des sous du PEI ?

L’argent provient d’une entité privée fondée par un homme d’affaires qui, depuis 2015, n’a cessé de faire des demandes pour obtenir des licences à Maurice. Cet argent devait servir à la promotion d’un programme de bourses. Mais les dépenses encourues par la présidente ne sont pas allées dans ce sens. Les relevés de la carte de crédit démontrent des achats au Duty Free de Dubaï, dans un magasin de chaussures à Dubaï ou encore chez le bijoutier de luxe Shiv Jewels à Port-Louis.

En outre, il faut faire ressortir que le programme de bourses a buté sur plusieurs fronts. Le PEI avait annoncé que les étudiants pourraient faire leur doctorat à Oxford, Édimbourg ou encore à l’université de Cape Town. Mais après avoir changé d’avis pour des universités moins prestigieuses, tous sauf trois étudient aujourd’hui à Maurice.

Des trois autres, deux étudiants ont préféré ne pas accepter les bourses et une a pu s’envoler pour Cape Town par le biais du PEI. Pourtant, la raison avancée pour le changement d’université était les émeutes en Afrique du Sud.

Que peut-on faire maintenant ?

Il peut se passer plusieurs cas de figure :

• La présidente reste en poste envers et contre tous.

• Elle démissionne de son plein gré.

• Shakeel Mohamed, chef de file du Parti travailliste au Parlement, a déjà déposé une motion de blâme au Parlement. Celle-ci devrait être débattue à la rentrée parlementaire. Si elle est acceptée par le Parlement, le Premier ministre pourrait enclencher les démarches pour destituer la présidente.

• Le Premier ministre pourrait présenter une motion à l’Assemblée pour destituer la présidente.

Pourquoi ne pas demander à la présidente sa version des faits ?

Nous lui avons envoyé deux mèls, nous avons tenté de la joindre au téléphone, de l’aborder à la State House et de la tweet, en vain. Elle a, n’empêche, donné une déclaration sur Radio Plus où elle nous donne un ultimatum de 24 heures pour prouver l’authenticité des documents. Nous ne savons pas ce qui nous attend après les 24 heures.

Quelle est la défense de la présidente ?

Elle n’en a pas jusqu’ici.

Quelle est la position du Premier ministre ?

Officiellement, il n’a pas souhaité commenter l’affaire.