Publicité

Un héritier du trône britannique en Israël et dans les Territoires palestiniens, une première

1 mars 2018, 19:24

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Un héritier du trône britannique en Israël et dans les Territoires palestiniens, une première

C’est une première pour un héritier du trône britannique: le prince William, deuxième dans l’ordre de succession, effectuera cet été une visite officielle en Israël et dans les Territoires palestiniens occupés, une initiative saluée par les autorités locales.

Aucun membre si haut placé de la famille royale ne s’est déjà rendu officiellement en Israël depuis la création de l’Etat hébreu en 1948, les précédentes visites officielles ayant été effectuées par les ducs de Kent (1998) et de Gloucester (2007).

C’est aussi une visite officielle inédite d’un membre de la monarchie dans les Territoires palestiniens, lors d’une tournée au Proche-Orient qui conduira également le petit-fils de la reine Elizabeth II en Jordanie.

«Cette visite est effectuée à la demande du gouvernement de Sa Majesté et a été bien accueillie par les autorités israéliennes, jordaniennes et palestiniennes», a annoncé jeudi le palais de Kensington sur Twitter.

Historique

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a salué comme «historique» cette visite. Il sera «reçu chaleureusement», a-t-il promis.

«Un hôte très spécial, et un cadeau très spécial pour les 70 ans de notre indépendance», a écrit sur Twitter le président israélien Reuven Rivlin, alors que son pays célèbre cette année ses 70 ans d’existence.

Même enthousiasme du côté palestinien pour cette «importante visite». «Nous nous réjouissons de pouvoir à cette occasion renforcer les liens d’amitié entre nos deux peuples», a déclaré le président Mahmoud Abbas, selon l’agence officielle Wafa.

Le secrétaire d’Etat britannique chargé du Moyen-Orient Alistair Burt a souligné dans un tweet qu’il s’agissait d’une «opportunité importante et unique pour promouvoir les liens diplomatiques et culturels dans la région».

Le prince Charles, fils de la reine Elizabeth II, avait assisté aux funérailles de l’ancien Premier ministre israélien Yitzhaz Rabin en novembre 1995 et de l’ex-président israélien Shimon Peres à Jérusalem en septembre 2016. Il était ensuite allé de recueillir sur la tombe de sa grand-mère, Alice de Grèce, sur le mont des Oliviers.

L’héritier du trône britannique avait aussi effectué une visite officielle en Jordanie en février 2015.

Patate chaude

Le prince William, qui attend son troisième enfant avec son épouse Kate, seconde de plus en plus sa grand-mère, qui a fait part de sa volonté de lever le pied sur certains engagements. Le couple s’est notamment rendu en France, en Pologne, en Belgique et en Allemagne l’an dernier, ou encore en Scandinavie début février.

Mais Israël n’avait jusqu’ici jamais figuré à l’agenda officiel de la monarchie, car considéré «un peu (comme) une patate chaude», a estimé l’expert de la royauté britannique Robert Jobson, interrogé par l’AFP.

Selon des journaux britanniques, une visite officielle du prince Charles prévue en 2017 avait été annulée par le ministère britannique des Affaires étrangères pour ne pas froisser les alliés arabes du Royaume-Uni dans la région.

En novembre 2017, la Première ministre britannique Theresa May avait dénoncé l’établissement de colonies israéliennes dans les territoires palestiniens, «obstacles» selon elle à la paix au Proche-Orient, en recevant à Londres Benjamin Netanyahu à l’occasion du centenaire de la déclaration Balfour. Ce texte est considéré en Israël comme la préfiguration de la création de l’État hébreu alors qu’il marque pour les Palestiniens le début d’une «catastrophe».

En décembre, le Royaume-Uni avait aussi exprimé son désaccord avec la décision du président américain Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme capitale de l’Etat d’Israël, estimant que cette décision n’était «d’aucune aide» pour le processus de paix dans la région.

«Notre position sur le statut de Jérusalem est clair et établi depuis longtemps: il devrait être déterminé dans le cadre d’un règlement négocié entre les Israéliens et les Palestiniens, et Jérusalem devrait être en fin de compte la capitale partagée des Etats israélien et palestinien», avait alors rappelé Mme May.