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Succession de Johnny Hallyday: fin de l'union sacrée, bataille judiciaire en vue

13 février 2018, 16:07

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Succession de Johnny Hallyday: fin de l'union sacrée, bataille judiciaire en vue

Deux mois après la mort du rocker français Johnny Hallyday, deux de ses enfants, Laura Smet et David Hallyday, contestent son testament qui les déshériterait au seul profit de sa veuve Laeticia, qui se dit «sereine".

La douleur partagée ensemble, dignement, devant les fans et les caméras, le 9 décembre à Paris, au moment des funérailles de Johnny qui s'est éteint à 74 ans des suites d'un cancer, fait désormais place à la rancœur, exprimée par Laura Smet.

«J'aurais préféré que cela reste en famille» mais «j'ai choisi de me battre», a écrit la fille du chanteur dans une lettre adressée post mortem à son père et transmise lundi à l'AFP par ses avocats. 

«Laura Smet a découvert avec stupéfaction et douleur le testament de son père Johnny Hallyday aux termes duquel l’ensemble de son patrimoine et l’ensemble de ses droits d'artiste seraient exclusivement transmis à sa seule épouse Laeticia par l’effet de la loi californienne», ont écrit dans leur communiqué transmis lundi à l'AFP Me Emmanuel Ravanas, Pierre-Olivier Sur et Hervé Témime.

Selon eux, ces dispositions testamentaires «contreviennent manifestement aux exigences du droit français». Laura Smet leur a confié, disent-ils, «la mission de défendre ses intérêts et de mener toutes les actions de droit permettant la sauvegarde de l’œuvre de son père».

David Hallyday, le frère aîné de Laura Smet, sera «codemandeur» dans cette procédure, selon son avocat, Jean Veil.

De son côté, Laeticia Hallyday a déclaré avoir «pris connaissance avec écoeurement de l’irruption médiatique autour de la succession de son époux», dans un communiqué à l'AFP. Elle se dit «sereine et n’aura de cesse de consacrer toute son énergie à faire respecter le travail et la mémoire de son mari».

Pour le quotidien populaire à grand tirage Le Parisien, «la guerre des clans est déclarée» alors qu'une longue bataille juridique se profile. 

Si en droit français, on ne peut pas déshériter un de ses enfants, la loi californienne stipule que «quiconque peut déshériter quiconque, y compris ses enfants», a expliqué à l'AFP Beti Tsai Bergman, avocate californienne spécialisée dans les successions.

La Cour de cassation a rendu fin septembre un jugement dans deux affaires similaires, concernant les héritages du compositeur de films Maurice Jarre et de Michel Colombier, arrangeur de Serge Gainsbourg ou Madonna.

Rien pour sa fille Laura 

La plus haute juridiction française a jugé que la loi française n'avait pas à s'imposer à la loi californienne, parce que Jarre et Colombier avaient construit leur vie en Californie depuis longtemps. 

Dans la bataille judiciaire qui s'annonce, l'un des enjeux sera donc de déterminer si l'installation de Johnny Hallyday en Californie était «ancienne et durable».

Le chanteur s'était installé dans le courant des années 2000 à Los Angeles, avec Laeticia et leurs filles Jade et Joy. Il était revenu en France suivre son traitement médical, avant de mourir le 6 décembre à son domicile de Marnes-la-Coquette, près de Paris.

Dans son testament, il n'aurait rien laissé à sa fille, selon les avocats de Laura Smet: «ni bien matériel, ni prérogative sur son œuvre artistique, ni souvenir – pas une guitare, pas une moto, et pas même la pochette signée de la chanson Laura qui lui est dédiée».

Plus concrètement, sont en jeu le patrimoine immobilier de la star, qui partageait sa vie entre la France, les États-Unis et l'île de Saint-Barthélémy, les droits de ses quelque 1.300 chansons, des voitures de collection, des motos.

Le testament «prévoit aussi qu’en cas de prédécès de son épouse, l’ensemble des biens et des droits de Jean-Philippe Smet (alias Johnny Hallyday) seraient exclusivement transmis à ses deux filles Jade et Joy par parts égales», poursuivent les avocats.