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Fête du Printemps: les jeunes perpétuent les traditions

13 février 2018, 19:42

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Fête du Printemps: les jeunes perpétuent les traditions

Une association culturelle chinoise vient de voir le jour. Elle est composé de jeunes, qui veulent garder pérenne les valeurs et traditions chinoises. Rencontre avec le Wuji Cultural Group.

C’est dans le parking d’une usine de pâtes à Roche-Bois que se réunissent la vingtaine de membres du Wuji Cultural Group. C’est aussi là qu’ils répètent pour parfaire leurs techniques de danse du lion, de danse chinoise et leurs cours de musique. Pour ce groupe qui a vu le jour il y a à peine un mois, les répétitions sont un must, surtout qu’ils ont un défi de taille à relever cette semaine, à savoir l’animation à l’occasion de la Fête du printemps.

Après la danse du Lion et la danse chinoise, c’est la danse du dragon que proposera le groupe.

«C’est un plaisir pour nous de nous réunir. Ce ne sont pas seulement des ré- pétions mais c’est également fun de se retrouver entre amis après le travail ou après l’école», explique Anaïs Constant, danseuse et musicienne, mais également Public Relations Officer (PRO) du groupe.

Le Wuji Cultural Group a pris naissance en décembre et a donné sa première représentation en janvier. L’initiative de la constitution de cette association revient à une quinzaine de jeunes. «L’idée de créer cette association a germé en septembre. Nous faisons tous partie d’autres groupes de danse. Pour que l’association fonctionne, nous avons contribué en donnant de notre temps et de notre argent. Aujourd’hui, le groupe est bien structuré et chacun a ses fonctions précises», souligne Anaïs Constant.

Le but d’une telle réunification est «de perpétuer la culture chinoise. À Maurice, il y a plusieurs groupes de ce genre, mais nous les jeunes, nous voulons également montrer notre intérêt pour cette culture», précise notre intervenante.

Le Wuji Cultural Group a pris naissance en décembre et a donné sa première représentation en janvier.

Accuser les jeunes d’abandonner les traditions ancestrales, estime Anaïs Constant, c’est leur faire un faux procès. «Les jeunes sont intéressés par la culture, mais il faut leur donner les moyens. Les valeurs et les traditions chinoises doivent être inculquées dès l’enfance. Personnellement, c’est en intégrant les groupes culturels que j’ai compris l’importance de cette culture que j’ai reçue en héritage. J’ai appris à l’aimer et aujourd’hui, j’ai envie de la partager», fait ressortir Anaïs Constant.

Il en va de même pour le coach du groupe, Julien Verloppe. «Si nous les jeunes, nous ne nous intéressons pas à notre culture et si nous ne la promouvons pas, elle finira par disparaître. Nous sommes la relève», souligne-t-il.

Ce désir de perpétuer leur tradition puise ses sources dans le nom du groupe. «Le mot Wuji signifie La promesse. Nous nous sommes fait une promesse et c’est de promouvoir notre culture. Notre motto est Keep the dream alive. Malgré les difficultés que nous avons rencontrées pour nous constituer, nous n’avons jamais abandonné», souligne Anaïs Constant.

En effet, leur démarche n’a pas été bien vue de tous car il existe déjà bon nombre d’associations culturelles, qui perpétuent aussi les traditions et qui ont déjà une solide réputation. «Nous avons eu quelques commentaires négatifs mais cela ne nous a pas empêchés de continuer.»

Si pour l’instant le Wuji Cultural Group ne propose que des performances de danse du lion, de danse chinoise et de musique, il compte bientôt présenter la danse du dragon. «Cette danse est plus compliquée et nécessite la participation d’un plus grand nombre de personnes», souligne Anais Constant.

La majorité des membres du groupe habitent Port-Louis. «Nous pensons recruter d’autres membres l’année prochaine, mais pour faire partie du Wuji Cultural Group, il faut être de descendance chinoise. Il est important que la personne connaisse les bases de la culture chinoise et qu’elle ait envie de la perpétuer», laisse entendre notre intervenante.

«Si nous les jeunes, nous ne nous intéressons pas à notre culture et si nous ne la promouvons pas, elle finira par disparaître.»

Au Wuji Cultural Group, les anciens partagent leurs connaissances avec les plus jeunes. «Nous prenons notre temps pour enseigner les pas aux nouveaux. Il est important qu’ils prennent plaisir à ce qu’ils font. Pour la danse chinoise, nous concevons nous-mêmes nos chorégraphies. Nous voyons ce que les autres font, nous faisons aussi des recherches sur internet et puis, nous venons avec des chorégraphies originales», souligne Anaïs Constant.

Pour Julien Verloppe, le coach, la danse du lion est une discipline qui requiert beaucoup de pratique et de concentration. C’est à l’âge de sept ans qu’il s’est joint à un groupe culturel et qu’il s’est mis à pratiquer cette danse. Aujourd’hui, il a 22 ans. «J’ai fait partie de deux autres groupes avant de devenir l’un des membres fondateurs du Wuji Cultural Group. En 2016, j’ai eu l’occasion de me former en Chine», explique-t-il.

Qui dit danse du lion ou danse chinoise dit costumes colorés. «Généralement, c’est une couturière locale qui fabrique nos costumes. Récemment, nous en avons aussi acheté de la Malaisie alors que nous avons pris ceux pour la danse du lion en Chine», précise Anaïs Constant.

Le Wuji Cultural Group semble être sur la bonne voie car son carnet de commande commence à être rempli. «Il ne nous reste que quelques dates de libres pour la Fête du printemps». Après cet évènement, ils misent sur les anniversaires, les mariages, les conférences et d’autres soirées privées pour continuer d’exister. «Nous savons que le parcours ne sera pas facile mais nous n’allons pas baisser les bras. Nous allons travailler encore plus dur et faire des sacrifices pour réussir», conclut Anaïs Constant.