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Boxe thaïe: Ranini Cundasawmy dit être une victime et non un imposteur

11 février 2018, 21:11

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Boxe thaïe: Ranini Cundasawmy dit être une victime et non un imposteur

En une semaine, elle est passée d’héroïne nationale à femme à abattre… Ranini Cundasawmy est au cœur d’une polémique, suivant une correspondance que l’International Federation of Muay Thai amateur a adressée au ministère de la Jeunesse et des sports. La missive stipule que son titre de championne du monde «n’est pas reconnu».

Ranini Cundasawmy ne baisse pas les bras et affirme qu’elle est victime d’une guerre entre fédérations… «Non, je ne suis pas un imposteur. J’ai consenti à beaucoup de sacrifices pour en arriver là et c’est triste d’entendre ce qui se dit», assène-t-elle. D’où vient le problème ? La boxeuse n’est pas affiliée à une quelconque fédération et refuse d’y adhérer à cause des différends qu’elle a eus avec des responsables par le passé. Lesquels ? «Nous n’avions pas les mêmes visions…»

Entre-temps, l’année dernière, elle a participé aux championnats du monde de Muay Thai, organisés par la World MuayThai Federation (WMF), en Thaïlande. Elle est retournée au pays avec le titre de championne du monde. Sauf que l’International Federation of Muay Thai Amateur (l’IFMA) a fait savoir que la WMF n’est pas une organisation reconnue. Et que Ranini Cundasawmy a été suspendue car elle a participé à un concours «illégal»…

«Je me suis battue»

Des allégations que la principale intéressée envoie au tapis. «Il est normal que si je passe à la WMF et que je réalise une bonne performance, l’IFMA ne sera pas contente, d’où cette lettre», explique Ranini. Selon elle, la WMF est tout à fait légitime car l’organisation est reconnue par la Thaïlande. Le président de la fédération est un général de l’armée et c’est le roi lui-même (NdlR, Rama X, personnage controversé) qui procède à la remise des prix.

 Est-ce vraiment un gage de qualité ? «La WMF est affiliée à l’International Martial Arts Games Committee et à d’autres instances internationales», poursuit la spécialiste de boxe thaïe. Elle précise que les contrôles médicaux pour détecter le dopage sont aussi stricts qu’ailleurs.

Qu’en est-il de la compétition elle-même ? L’année dernière, environ 600 participants étaient présents. «Onze personnes ont participé dans ma catégorie, les -46 kg. Je me suis battue et j’ai gagné. Je me demande comment on peut dire que j’ai gagné par forfait !» fustige-t-elle. Ranini Cundasawmy précise qu’elle y a participé en tant que Mauricienne et que, de ce fait, elle a représenté le pays lors de ce concours.

«Bizin get bien avan fer don…»

Cependant, comme elle ne fait partie d’aucune fédération au niveau local, Ranini Cundasawmy n’a pas représenté Maurice officiellement. Le ministre de la Jeunesse et des sports est catégorique sur ce point. «Lorsque j’ai rencontré Ranini Cundasawmy le 15 janvier, je lui ai bien fait comprendre que le concept d’athlète indépendant n’existe nulle part au monde. Il faut absolument appartenir à une fédération reconnue pour pouvoir représenter Maurice», lâche Stéphane Toussaint. Par ailleurs, il lance un appel au public. «Bizin get bien avan fer don...»

Justement, qu’en est-il du crowdfunding (NdlR, financement participatif) organisé pour collecter des fonds afin que Ranini puisse participer aux championnats de 2018 ? Dev Sunnasy, responsable de Smart Citizen, qui est à l’origine de cette démarche, n’a pas l’intention de tout stopper. «Dans toutes les disciplines, il y a des rivalités entre fédérations. Nous sommes face à un tel cas.»

Par ailleurs, il faut savoir que la seule fédération reconnue à Maurice, en matière de boxe, est la Fédération mauricienne de Kick-boxing et disciplines assimilées. La présidente, Isabelle Jeannot, souligne que cette polémique ne la concerne pas. «Je ne m’occupe que de ma fédération, de mes adhérents et des concours auxquels ils participent. Le reste ne me regarde pas…»

Qu’en est-il du cas de Ranini Cundasawmy ? «Pour représenter le pays, les athlètes doivent se conformer aux lois.» Est-elle championne du monde ou non ? «Je ne peux pas empêcher les gens de parler ! Quand on n’est pas reconnue, on assume ce fait…»