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Artistes: ce qu’ils préparent en 2018

1 janvier 2018, 21:45

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Artistes: ce qu’ils préparent en 2018

Mieux que des résolutions, le monde artistique nous dit ce qu’il nous réserve pour cette nouvelle année. Il nous dit aussi ce qu’il souhaite voir évoluer en 2018.

Miselaine Duval, responsable des Komiko :

 «Nous prévoyons l’ouverture du Komiko Comedy Art Club, au centre commercial de Bagatelle, d’ici la fin du mois. C’est une formule différente du Kafet@, à Rose-Hill. Il y aura des spectacles tous les jours, principalement de l’humour. Ce sera une salle intimiste d’environ 200 places. Il y aura des séances de yoga du rire et une école du rire. En février, je reviens avec un one woman show intitulé Koze Miselaine. Ce sera suivi par la sortie d’un livre qui raconte mon histoire. Durant l’année, il y aura le Festival du Rire et les Komiko Awards, pour récompenser des jeunes talents. En plus Komiko recrute.» 

Nirveda alleck, plasticienne :

«J’espère que les Rs 50 millions prévues dans le Budget pour les artistes ne serviront pas à financer les célébrations de l’Indépendance. Je souhaite que tous les artistes aient la chance de participer aux célébrations, après appel d’offres. Organiser une petite foire des artistes, comme celle qu’a tenue le ministère des Arts et de la culture fin décembre, cela dégrade le statut de l’artiste. Aussi longtemps qu’il n’y aura pas un espace dédié pour les artistes, ce sera le cas. On ne sait plus quel dieu prier pour que les artistes soient entendus. En 2018, je vais prendre du temps pour faire une autocritique de mon travail. Voir si ma démarche artistique est toujours valable. J’ai un carnet rempli d’idées qui se sont accumulées au fil du temps et que je n’ai pu réaliser. Ce sera l’occasion de créer de nouvelles œuvres.»

Mary-Jane Gaspard, chanteuse :

«C’est l’année que j’ai choisie pour me mettre en avant. Pendant longtemps j’ai collaboré avec d’autres artistes. J’ai travaillé pour la promotion de la musique locale, mais en 2018 je veux donner priorité à la chanteuse que je suis. Mon album a longtemps été retardé alors si dieu le veut, 2018 sera l’année de sa sortie. Je souhaite que les Mauriciens deviennent plus solidaires et plus tolérants. Nous vivons dans une île et nous sommes tous différents. Il est important que nous mettions de côté tout ce qui nous empêche d’avancer tel le communalisme. C’est ensemble que nous sommes plus forts.»

Shailen Sookha, organisateur de spectacles :

«Je peux seulement dire que je vais réinviter un artiste de Bollywood, de renom qui s’est déjà produit chez nous. Mais je n’ai pas encore fait mon choix. Le concert aura lieu en mai ou en juin. L’artiste sera accompagné d’un orchestre symphonique. Ceci dit, je souhaite que le gouvernement accorde plus de considération aux artistes mauriciens. Quand il pick and choose, ce n’est pas une bonne façon de faire. Maurice regorge de talents. J’ai envie d’organiser un concert avec des artistes locaux, mais combien de personnes y assisteront ? Un soutien gouvernemental serait un encouragement.»

Bruno Raya, chanteur et organisateur d’événements :

«J’ai beaucoup de jolis projets pour 2018. Il y a d’abord la sortie de l’album de Linzy Bacbotte. Je compte aussi organiser la 8e édition de Reggae Donn Sa, de même que la 4e édition de Koze Fam. Je souhaite aussi revenir avec la soirée 100 % Seggae car il faut mettre en avant cette musique. Enfin je compte rouvrir le magasin Otentik Street Wear à Grand-Baie. Je vais aussi travailler sur quelques morceaux. Ils seront signés Bruno Raya & Friends, avec plein de featurings. Je ne sais pas si cela va donner des singles ou un album. Avec OSB, nous avions l’intention de sortir un album en 2018, mais rien n’est encore fixé. Pour mon pays, je souhaite que les politiciens aient plus de respect pour le peuple. Qu’ils arrêtent de dire n’importe quoi et de mettre en péril la stabilité du pays. J’espère voir émerger une nouvelle génération de politiciens avec de nouvelles idées. Enfin je souhaite qu’il y ait plus d’amour parmi les Mauriciens.»

Laval Ng, bédéiste :

«Je dois terminer le troisième tome de la BD Parallèles, qui paraît aux éditions Sandawe. J’espère que la nouvelle année sera une occasion pour que les adultes se rappellent de l’importance que les livres ont eue dans leur enfance. J’espère qu’ils se souviendront de ce que cela leur faisait de découvrir un nouveau livre.»

Mario Hung, président de la Fédération des sociétés chinoises :

«Nous allons construire un musée dans l’enceinte de la Chinese Culture House à Baie-du-Tombeau. La collection d’objets est déjà là. Il s’agit du Chinese Heritage Centre que l’architecte Henry Loo avait monté d’abord dans Chinatown, à Port-Louis en 2008, puis à Grand-Baie. Nous prévoyons de construire un bâtiment au coût de Rs 1 million, pour abriter ce musée qui, je l’espère, sera prêt vers août-septembre 2018, à temps pour l’International Chinese Conference qui se tiendra à Maurice vers octobre-novembre 2018. Auparavant, nous nous préparons à célébrer le Nouvel An chinois. Le 16 février débutera l’année du Chien.»

Pradeep Roopun, ministre des Arts et de la culture :

«Je vais accorder une attention particulière à l’organisation des célébrations des 50 ans de l’Indépendance. Il y aura notamment des activités faites avec le soutien de pays amis. On a déjà commencé à travailler sur la commémoration de l’abolition de l’esclavage, le 1er février. Je souhaite qu’en 2018, on travaille tous ensemble. On a souvent tendance à critiquer les autres, ou encore à n’être que des spectateurs. Il faut s’améliorer. Peu importe la nature de notre métier, chacun doit assumer son rôle.»

Désiré François, chanteur :

«Je prépare un album. Il sortira en mars 2018. Le titre n’est pas encore arrêté. Après sa sortie, je prévois une tournée en Europe, avec des dates en Angleterre et en France. Je vois que le fossé entre les riches et les pauvres se creuse encore plus. Je souhaite qu’en 2018, cet écart se réduise. Nous sommes arrivés à un point où les riches sont trop riches et les pauvres trop pauvres. Cela ne concerne pas que l’argent. Il y a certains qui ont tous les privilèges tandis que d’autres sont laissés pour compte.»

Percy Yip Tong, producteur :

«En 2018, je resors enfin le tout premier album de Kaya, Seggae Nou la Mizik sur CD. À l’époque, il n’était disponible que sur cassette et il est introuvable depuis 1991. J’espère aussi sortir le premier album de Koool Kreol Konektion. Je viens de lancer un nouveau groupe. Il s’appelle Funkila. Il comprend quatre musiciens médaillés d’or à Abidjan : Kurwin Castel, Samuel Dubois, Jeff Armand, Manu Desroches. Et trois voix : Big Joe, Zoé Rozar et Darianna Ameerally. Au mois d’août 2018, il y aura aussi une tournée de 13 dates en France et en Allemagne du groupe Mauravann, avec Linzy Bacbotte. Je prépare aussi une nouvelle édition du festival Samemsa pour 2018, Nou Ti Zil, à l’occasion des 50 ans de l’indépendance.»

Paul Olsen, responsable d’Opera Mauritius :

«La nouvelle pièce que monte Opera Mauritius pour 2018 est La Veuve Joyeuse de Franz Lehar, l’opérette la plus jouée dans le monde. La mise en scène sera assurée par Angela Brandt et Gérard Sullivan. La première est prévue pour le 19 octobre 2018. Il y a un frémissement de l’intérêt pour la culture du côté du secteur privé. Le Caudan construit actuellement un théâtre et des smart cities veulent créer des espaces culturels. On sent qu’il y a des choses qui avancent. Mais un théâtre neuf ne pourra jamais remplacer un théâtre historique, qui a une valeur inestimable. Je souhaite qu’en 2018, on avancera sérieusement dans les travaux de rénovation du théâtre de Port-Louis. Je souhaite la même chose pour le théâtre du Plaza.»

Krishna Luchoomun, plasticien :

«L’association pARTage travaille sur un concept d’exposition : 50 tableaux pour les 50 ans de l’Indépendance. Chaque artiste mènera une réflexion sur l’une des années entre 1968 à 2018. L’année lui sera attribuée par tirage au sort. Le but c’est aussi de dire à quel point nous sommes indépendants. Je souhaite qu’en 2018, le Status of Artist Bill devienne une réalité. Que l’artiste soit reconnu comme toutes les autres catégories de travailleurs. Je souhaite aussi que les Mauriciens vivent en paix. Nous sommes sur des braises recouvertes de cendres.»

Stephen Bongarçon, chorégraphe et danseur :

«J’ai beaucoup de projets pour 2018 mais le principal reste la deuxième édition du festival de danse contemporaine. Il s’intitulera cette fois Festival International Sagam. J’ai eu des retours positifs après la première édition. Des professionnels qui y ont participé ont hâte de revenir. J’ai aussi été invité à participer à des festivals en Afrique du Sud et à Madagascar. Je souhaite que les autorités aient plus de considération pour les danseurs. Nous avons porté haut le drapeau mauricien et nous avons rapporté des médailles d’or. Il ne faut pas l’oublier.»

Zulu, chanteur :

«En 2018, mo pou fer ankor pli move mizikalman ki monn fer lezot lané. Uvi Babajee et moi espérons enfin réaliser notre rêve avec la sortie de Tango Blues, le prochain album. Il est fin prêt, mais il faut le peaufiner. C’est cela qui emmènera ma musique encore plus loin. J’ai composé une chanson qui s’appelle La métisse et, depuis, je vois qu’on parle de métisse partout. Il y a même des soirées métisses. C’est justement mon vœu pour 2018, que nous acceptions mieux la culture de l’autre, que nous nous rendions compte du trésor que nous possédons : celui de pouvoir vivre en paix dans une île multiraciale.»