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Millas: obsèques de collégiens, la conductrice du car mise en examen

21 décembre 2017, 09:29

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Millas: obsèques de collégiens, la conductrice du car mise en examen

L'heure est au recueillement à Saint-Féliu-d'Avall : quatre des six collégiens morts dans la collision entre un car scolaire et un train à Millas (Pyrénées-Orientales) seront inhumés jeudi, au lendemain de la mise en examen de la conductrice de l'autobus pour homicides involontaires.

Les obsèques sont prévues à 09H30 dans une salle fermée à la presse du petit village de Saint-Féliu-d'Avall, d'où étaient originaires tous les collégiens tués et blessés. Mais la cérémonie «sera retransmise sur grand écran à l'extérieur» pour «tous ceux qui souhaitent s'associer», selon la préfecture.

A la fin de la cérémonie, le préfet Philippe Vignes lira un message du président Emmanuel Macron. Les inhumations se dérouleront ensuite dans la plus stricte intimité familiale.

Dès mercredi, de nombreuses personnes, certaines portant des bouquets de fleurs blanches, ont défilé en silence, dans la chapelle ardente dressée dans la salle polyvalente de ce village, plongé dans la douleur depuis la tragédie du 14 décembre.

Quatre cercueils blancs ont été posés devant une estrade. A gauche des cercueils, une photo, celle de Yonas, dont les obsèques ont été célébrées mercredi. Une collégienne a, elle, été inhumée dès lundi.

Une photo de chacun des quatre garçons a été posée devant leurs cercueils respectifs, séparés par des couronnes de fleurs blanches. A côté de celui de Loïc, fan de foot, la couronne est aux couleurs du maillot du Barça.

«C'est le pire qui puisse arriver quand on est parent: perdre un enfant. En plus à la veille de Noël...», ont confié d'une même voix Séverine et son mari Christian venus avec leur fils de 10 ans se recueillir par «solidarité avec les parents» des victimes.

René et sa belle-soeur Annie, originaire de la localité voisine de Pézilla-la-Rivière, ont fait le déplacement : «Venir aujourd'hui, on le ressent comme une obligation morale. Cette mort, ça touche tout le monde. On se met à la place de la famille».

Grande détresse

Pour Saint-Féliu-d'Avall, et au-delà, le temps s'est arrêté à 16H03, le 14 décembre, lorsqu'un car de ramassage scolaire, avec à son bord 23 collégiens, a été percuté à un passage à niveau à Millas par un TER qui roulait à 75 km/h, en dessous de la vitesse autorisée de 100 km/h.

Selon l'analyse du tachygraphe, le véhicule qui débouchait d'un virage avançait lui à 12km/h. Sous la violence du choc il a été coupé en deux.

Hormis les six décès, le pronostic vital de cinq enfants reste engagé. C'est l'un des accidents les plus graves pour des véhicules transportant des enfants depuis la catastrophe de Beaune en 1982 (53 morts, dont 44 enfants).

L'enquête cherche notamment à déterminer si les barrières étaient baissées ou levées lorsque le car s'est engagé sur le passage à niveau.

Mercredi soir, la conductrice du car, a été mise en examen pour «homicides et blessures involontaires par imprudence» selon son avocat, Me Jean Codognès.

Elle a été «placée sous contrôle judiciaire avec notamment l'interdiction de conduire», conformément aux réquisitions du parquet, a précisé à l'AFP le procureur de la République de Marseille Xavier Tarabeux.

Cette quadragénaire, mère de famille, a été hospitalisée après sa sortie «car son état de santé nécessite des soins importants», a précisé son avocat, la décrivant comme «effondrée et dans une grande détresse», outre ses blessures physiques dues à l'accident.

Elle conteste les faits tels qu'ils lui ont été présentés et maintient avoir vu les barrières du passage à niveau levées.

Sa version contredit les premières «constatations matérielles» dont avait fait état le procureur de Marseille qui vont «plutôt dans le sens d'une barrière (du passage à niveau) fermée», selon lui. Tout comme les témoignages du conducteur du TER et des chauffeurs des véhicules qui se trouvaient de l'autre côté de la voie.

«Il arrive souvent» dans ce genre de procédure «qu'il y ait des rebondissements et des mises en examen d'autres personnes», a fait valoir l'avocat, précisant avoir «engagé un cabinet d'expertise spécialisé».