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Le harcèlement sexuel n'est ni de gauche ni de droite

17 novembre 2017, 02:11

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Le harcèlement sexuel n'est ni de gauche ni de droite

«Marre de ces salopards de donneurs de leçons de gauchos qui se disaient féministes mais qui ont couvert des agressions sexuelles.» On schématise à peine. Depuis que Libération a publié une enquête sur le harcèlement sexuel dans les rangs du Mouvement des jeunes socialistes (MJS), la droite biche, exagère, en fait des tonnes. Pour eux, ces comportements, c’est la faute à la gauche laxiste et libertaire. Trop facile. Mais il y a, c’est vrai, une forme d’axiome qui émerge dans leurs accusations : cette parole qui se libère ne se libère qu’à gauche. Les militantes appartenant à des mouvements progressistes prônant l’égalité entre les femmes et les hommes sont les premières à témoigner de ce qu’elles ont vu ou vécu. Et elles le font justement parce qu’elles ont cette formation politique et ces valeurs.

En France, la vague est partie des écologistes avec l’affaire Baupin, il y a deux ans. Elle se fracasse maintenant sur les rivages socialistes. Qui tentent d’écoper comme ils peuvent en promettant plus de protection, plus de formation et surtout un accompagnement des victimes. Tout ce mouvement est douloureux mais sain. Le paradoxe de toutes ces affaires c’est que ceux qui libèrent la parole et qui sont résolument du côté des femmes dans ce combat se prennent de plein fouet l’opprobre politique pendant que d’autres partis cloisonnent, verrouillent et s’en tirent donc à bon compte. Le harcèlement sexuel, les agressions, les viols ne sont pas une question de sexe mais d’abus de pouvoir. Il n’y a donc (hélas) strictement aucune raison que cela épargne le reste de l’échiquier politique. Les tenants du «Pas de ça chez nous» feraient mieux de se tourner vers leurs militantes. Et de les écouter.