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Huit morts dans le premier attentat meurtrier à New York depuis 2001

1 novembre 2017, 08:40

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Huit morts dans le premier attentat meurtrier à New York depuis 2001

Le chauffeur d’une camionnette a fauché des cyclistes et des passants mardi à Manhattan, faisant huit morts dont six étrangers et 11 blessés, dans le premier attentat meurtrier à New York depuis 2001.

Parmi les huit personnes décédées, on compte cinq Argentins et une femme de nationalité belge, ont indiqué les autorités respectives des victimes, depuis Buenos Aires et Bruxelles.

Le maire de New York, Bill de Blasio, a rapidement qualifié cette attaque, le jour de la fête d’Halloween, d'«acte lâche de terrorisme», sans parler de jihadisme. Le président américain Donald Trump a lui évoqué sans attendre l’organisation Etat islamique (EI), et ordonné un renforcement du contrôle des étrangers souhaitant entrer aux Etats-Unis.

«Etre politiquement correct, c’est bien mais pas pour ça», a tweeté mardi soir le président.

Plusieurs médias ont indiqué que le chauffeur de la camionnette, un Ouzbek arrivé aux Etats-Unis en 2010, avait crié «Allah Akhbar» («Dieu est grand») en sortant de son véhicule.

Si la piste jihadiste était avérée, ce serait la première fois que Donald Trump est confronté à un attentat de ce genre d’une telle gravité depuis son arrivée à la Maison Blanche.

«C’est une journée très difficile pour New York», a déclaré M. de Blasio sur les lieux de l’attaque, au sud-ouest de Manhattan, non loin du mémorial érigé en mémoire des victimes du 11-Septembre.

Le maire démocrate, qui joue sa réélection dimanche, a demandé aux New-Yorkais d’être particulièrement vigilants et de signaler toute anomalie.

Une cible depuis 2001

«Nous savons depuis septembre 2001 que nous sommes une cible» mais «nous allons vivre nos vies et n’allons pas laisser le terrorisme l’emporter», a déclaré de son côté Andrew Cuomo, gouverneur démocrate de l’Etat de New York.

Il a annoncé des mesures de police renforcées dans la très touristique capitale financière américaine. La police a appelé toute personne détenant photos ou vidéos de l’attaque à les lui transmettre.

Le One World Trade Center, gratte-ciel érigé sur le site des tours jumelles détruites le 11 septembre 2001, devait être illuminé toute la nuit en rouge-blanc-bleu, en honneur de «la liberté et de la démocratie.» Et sur les réseaux sociaux, beaucoup se promettaient de ne pas céder face au terrorisme sous le mot-clef #NYCstrong (New York fort).

Les pompiers ont parlé de 11 blessés hospitalisés, dans un état «sérieux» mais pas critique. Trois Belges ont été blessés, a précisé Bruxelles.

Les cinq Argentins tués, originaires de Rosario (centre de l’Argentine), «fêtaient le 30e anniversaire de la fin de leurs études», selon un communiqué officiel de Buenos Aires.

La femme belge tuée, originaire de Roulers, visitait New York en compagnie de sa soeur et de sa mère.

L’identité du suspect n’a pas été diffusée par les autorités. La police a simplement indiqué qu’il avait 29 ans et qu’elle ne recherchait pas d’autre suspect.

Suspect blessé et opéré

Selon plusieurs médias américains, il s’agirait de Sayfullo Saipov, habitant dans le New Jersey (est), où la camionnette avait été louée. Il disposait d’un titre de séjour permanent, la «carte verte», et travaillait comme chauffeur pour Uber, selon le New York Times, en précisant qu’il avait déjà «été sous le radar» de la police.

La police a précisé qu’il avait été touché par balle au ventre et hospitalisé. Selon plusieurs médias, il aurait été opéré en soirée et son pronostic vital ne serait pas engagé.

Plusieurs dirigeants européens, à commencer par le Français Emmanuel Macron et la Britannique Theresa May, ont manifesté leur solidarité.

«Horrifiée par cette lâche attaque, mes pensées vont vers tous ceux qui ont été touchés, ensemble nous vaincrons le terrorisme», a tweeté la Première ministre britannique.

«J’exprime l’émotion et la solidarité de la France à New York et aux Etats-Unis», a déclaré pour sa part Emmanuel Macron, ajoutant dans un tweet: «Notre combat pour la liberté nous unit plus que jamais».

L’attaque a eu lieu juste après 15H00 locales (19H00 GMT) le long de la rivière Hudson, où se pressaient de nombreux cyclistes et passants, par une belle journée ensoleillée, en cette période de la Toussaint où New York accueille toujours beaucoup de touristes.

Défilé d’Halloween

Beaucoup étaient déjà déguisés pour fêter Halloween et participer au grand défilé costumé qui se tient chaque année à Greenwich Village. Défilé qui a eu lieu plus tard comme prévu, mais avec des mesures de sécurité renforcées.

La camionnette a d’abord foncé sur la piste cyclable et le couloir de promenade qui longent la rivière Hudson, vers le sud, sur près d’un kilomètre, renversant cyclistes et passants, avant de percuter un bus de ramassage scolaire et d’être obligée de s’arrêter, a expliqué le chef de la police, James O’Neill.

Le chauffeur est alors sorti de son véhicule, armé d’un fusil à air comprimé et d’un fusil de paint-ball. Les policiers lui ont alors tiré dessus, et l’ont appréhendé.

Après la fusillade, de nombreux parents inquiets se sont précipités à la sortie des écoles du quartier.

Je n’ai pas vu la fusillade, mais je suis arrivé 30 secondes après. Ca sentait les coups de feu. Il y avait un homme étendu par terre qui avait l’air d’avoir été touché, et un autre à coté de lui en train d’être arrêté, a raconté à l’AFP John Williams, âgé de 22 ans.

New York a connu plusieurs alertes terroristes depuis 2001, mais aucune n’avait fait de mort.

La dernière date du 22 mai, lorsqu’un ancien militaire avait lancé sa voiture sur un trottoir de Times Square - un des lieux les plus surveillés de la ville - tuant une jeune femme et blessant 22 autres personnes. L’enquête avait montré qu’il souffrait de troubles mentaux.

Le 17 septembre 2016, un jeune Américain d’origine afghane, Ahmad Rahimi, avait posé deux bombes dans le quartier huppé de Chelsea. Une seule avait explosé, faisant une trentaine de blessés légers. Un carnet où il citait Ben Laden et d’autres jihadistes avait été retrouvé sur lui lors de son arrestation.

«Nous ne devons pas permettre à l’EI de revenir ou d’entrer dans notre pays après les avoirs vaincus au Moyen-Orient et ailleurs. Assez!», a tweeté Trump après l’attaque.