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Commission drogue: Rajendra Persad Lallchand, l’homme qui vaut Rs 7 milliards

30 octobre 2017, 12:35

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Commission drogue: Rajendra Persad Lallchand, l’homme qui vaut Rs 7 milliards

L’influent homme d’affaires Rajendra Persad Lallchand brise le silence. Son nom a été évoqué pour la première fois par Paul Lam Shang Leen au cours de l’audition de Raouf Gulbul, jeudi dernier. S’exprimant à l’express par le biais de son neveu, Rajendra Persad Lallchand fait comprendre que le montant de ses biens à Maurice et à l’étranger s’élève à Rs 7 milliards.

Vu les nombreuses spéculations à son sujet depuis, il souhaite «blanchir son nom», mais aussi «aider la commission dans son enquête avec des éléments troublants et sensibles». Qui se cache derrière ce personnage ?

Âgé de 57 ans, le Britannique est né de parents mauriciens à Grand-Gaube. Il réside actuellement en Angleterre en compagnie de son épouse, Giantee, et de leur fille Karishma, qui est responsable du marketing et du commerce au Cheshire Hotel. Il était auparavant enseignant dans une école secondaire privée jusqu’en 1983 avant de rejoindre Air Mauritius qu’il a quitté après quatre ans pour servir le gouvernement britannique.

En 1993, c’est à l’Université de Londres qu’il obtient son diplôme en Mathematics and Statistics et en Management and Politics. Ambitieux, il détient aussi un LLB de la Sussex University. Depuis 2003, il s’est spécialisé dans le secteur financier et de l’offshore.

C’est en 2004 qu’il a procédé à l’expansion de ses activités à Maurice, avec l’ouverture du centre commercial baptisé Richmond Hill, à Grand-Baie. À cela s’ajoutent des compagnies comme Bromley Ltd, Le Nord Entertainment Ltd, Keenwealth Development Ltd ou encore Goldlock Investment Ltd qu’il gère actuellement rien qu’à Maurice.

Pour l’heure, les raisons derrière l’intérêt que lui porte la commission d’enquête sur la drogue demeurent floues. Paul Lam Shang Leen décortiquait les avoirs du président de la Gambling Regulatory Authority et de la Law Reform Commission, notamment en Angleterre, jeudi dernier, quand le nom de l’homme d’affaires a été cité pour la première fois.

L’ex-juge a laissé entendre que les deux hommes étaient «associés». Ce qu’a catégoriquement rejeté l’avocat. «C’est un ami de longue date.» Raouf Gulbul a avoué dans la foulée qu’il se rend souvent en famille au Cheshire Hotel. Le bâtiment, qui se trouve à Great Russell Street, à Londres, est l’une des nombreuses propriétés de Rajendra Persad Lallchand. Sa valeur marchande s’élève à plus de Rs 2 milliards.

Sans confirmer ou démentir le fait que Raouf Gulbul soit un associé ou pas, le quinquagénaire dit avoir en sa possession des documents pouvant faire avancer l’enquête de la commission. Les documents en question concernent des «transferts de sommes d’argent exorbitantes avoisinant des milliards de roupies de Maurice à Londres et qui ont été effectués depuis que le nouveau gouvernement est en place.» Les détails seront remis à Paul Lam Shang Leen et ses deux assesseurs dans les jours à venir.

Selon son neveu, Rajendra Persad Lallchand ne veut pas que son nom soit associé à des transactions liées au trafic de drogue ou de blanchiment d’argent. «Il est prêt à collaborer pour prouver qu’il est un homme d’affaires intègre. Le fait d’avoir aidé certaines personnes en tant qu’ami ne fait pas de lui quelqu’un de mauvais.» Le neveu explique sa faible présence sur la Toile par le fait que son oncle est «humble et discret» et que sa famille ne souhaite pas vraiment rester sous les feux des projecteurs.

La sécurité du «témoin mystère» assurée

L’identité du «témoin mystère» a été mise en danger lors de la perquisition de son domicile par une équipe de l’Anti-Drug and Smuggling Unit (ADSU). D’autant que celle-ci a eu lieu deux jours après son audition en catimini devant la commission d’enquête sur la drogue. Malgré cette action des membres de l’ADSU, une source proche de la commission drogue tient à assurer que la vie du témoin n’est pas menacée. Les enquêteurs de la commission «veillent au grain» pour assurer sa sécurité.