Publicité

Bébé prématuré: l'appel à l'aide du petit *Matthieu

10 octobre 2017, 14:22

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Bébé prématuré: l'appel à l'aide du petit *Matthieu

Il a deux mois. Pèse deux kilos. Et beaucoup d’amour. Matthieu est venu au monde avec plus de deux mois d’avance. Étant prématuré, il a besoin d’une attention et d’une nutrition particulières. Mais sa mère, une adolescente de 15 ans recueillie par l’ONG Passerelle, n’a pas les moyens de subvenir à tous ses besoins. Raison pour laquelle «bonZour!» fait appel à la générosité de ses lecteurs…

C'est maintenant que Matthieu* aurait dû naître. Mais, il a pointé le bout de son nez deux mois et demi en avance. Depuis sa naissance, ce bébé courage a été hospitalisé. Il vient tout juste de rejoindre l’abri de l’organisation non gouvernementale (ONG) Passerelle, où vit sa maman, que nous prénommerons Catie. Récit de la vie d’un petit battant et de sa mère.

Elle a le regard d’un enfant mais aussitôt qu’elle entend crier son petit, ses yeux se braquent sur lui. Catie n’a que 15 ans. Elle vient d’accoucher de Matthieu, bébé qui est arrivé en juillet au lieu d’octobre. La jeune maman, qui a l’air d’être encore un peu secouée par la succession d’événements, nous confie qu’elle ne sait vraiment pas comment elle s’en serait sortie si elle n’avait pas eu la précieuse aide de l’ONG. «Mo pa koné kot mo ti pou été. Ici, on prend soin de moi comme dans une famille. Je ne me sens pas seule», soutient timidement Catie, assise sur le bord de son lit, tenant Matthieu contre sa poitrine. Elle nous dira qu’elle a un peu de mal à gérer les nuits trop courtes mais qu’elle ne regrette pas une seconde d’avoir gardé son bébé.

«Elle vient d’un milieu difficile. Elle n’avait pas d’encadrement. Mais nous ne pouvons pas laisser une maman et un bébé dormir dans la rue»

Dans l’abri où nous la rencontrons, Catie n’est, effectivement, pas seule. Elle est entourée des autres résidentes du centre. Certaines y sont avec leurs enfants, d’autres n’ont nulle part où aller parce qu’elles ont été, soit rejetées par leurs familles, soit victimes de violences conjugales. Elles ont donc trouvé un refuge dans une petite maison gérée par l’ONG Passerelle. D’ailleurs, dit Catie, elle est reconnaissante de la chance qu’elle a de pouvoir compter sur Elena Rioux-Chavriya, la responsable de l’ONG.

«Lorsqu’elle (NdlR, Catie) est arrivée, tout ce qui importait pour moi, c’était de lui donner de l’affection et de l’entourer. Il fallait lui redonner confiance en elle et l’aider à se responsabiliser. C’est encore une enfant, oui, mais elle est aussi maman. Et son bébé a besoin d’elle», explique Elena Rioux-Chavriya. Forte de ses années d’expérience en tant que travailleuse sociale, Elena est un peu comme une mère pour Catie. Faute d’une maman, c’est elle qui lui a enseigné comment prendre soin de son nourrisson.

La jeune fille qui entre à peine dans l’adolescence n’a pas eu la vie facile. C’est du moins ce que nous raconte Elena Rioux-Chavriya. Selon les dires de la travailleuse sociale, les parents de Catie l’ont rejetée lorsqu’ils ont appris qu’elle attendait un bébé. «Elle vient d’un milieu difficile. Elle n’avait pas d’encadrement. Mais nous ne pouvons pas laisser une maman et un bébé dormir dans la rue», ajoute Elena.

L’adolescente a impressionné Elena par la vitesse à laquelle elle a appris à donner le bain à son bébé par exemple. En effet, Catie a appris à prendre soin de Matthieu. C’est que son petit nécessite plus de soin, en raison de sa prématurité. Il est allaité par sa maman, mais lors de son dernier rendez-vous chez son pédiatre, le médecin a jugé que son poids était largement inférieur et qu’il fallait à tout prix qu’il soit alimenté à l’aide d’un lait spécial pour nourrisson prématuré. Sauf qu’une boîte de ce lait coûte Rs 214 et que le petit en a besoin de six par mois.

«Nous avons des boîtes de lait pour nourrisson que nous donnons à notre autre bébé. Mais lorsque j’ai appris qu’il fallait un lait spécial pour lui (NdlR Matthieu), je savais qu’il fallait faire appel à la générosité des gens. Nous voulons donner à ce petit le meilleur parce que c’est ce qu’il mérite», poursuit Elena Rioux-Chavriya.

«Après avoir passé des semaines entières à l’hôpital, nous avons accueilli la jeune maman et son bébé comme il se doit au centre, avec des ballons et tout. Pour nous, c’est notre bébé bonheur. Chaque bébé que nous voyons naître ici est un bébé bonheur», souligne Elena Rioux- Chavriya, les yeux remplis d’amour.

Actuellement, le petit Matthieu pèse deux kilos seulement pour ses deux mois. Mais il est déjà bien éveillé. De ses petits yeux écarquillés, il scrute les moindres mouvements, comme s’il voulait à tout prix savoir ce qui se passe autour de lui. Après quelques minutes, il commencera à grogner. Catie comprendra qu’il faut un biberon pour le calmer. «Li bwar a tou ler, dousma dousma…» lâche la jeune fille alors qu’elle le tient précieusement. Elle lui fait un bisou avant de lui parler avec tendresse.

Catie n’a pas encore pensé à l’avenir. Elle est juste reconnaissante d’avoir un toit sur la tête, d’avoir de l’attention et du réconfort dans sa nouvelle famille.

Un appel lancé sur Facebook

C’est grâce à un appel lancé sur le réseau social Facebook que bonZour! a pris connaissance de la situation de Catie et de son bébé. L’avis lancé par l’ONG Passerelle faisait état d’une urgence pour des boîtes de lait pour bébé prématuré. bonZour! a décidé de donner toutes ses chances à Matthieu pour qu’il puisse grandir normalement en lui offrant ce dont il avait besoin dans l’immédiat. En revanche, le petit aura besoin d’un soutien beaucoup plus soutenu sur le long terme. «Nous accueillons des mères en détresse, oui. Mais nous ne pouvons pas tout faire seules. Si nos bébés arrivent à avoir ce dont ils ont besoin, nous serons soulagées», fait ressortir Elena. En effet, il y a un autre bébé qui vit dans le centre. C’est une petite fille de deux mois qui a aussi besoin d’être soutenue. Sans compter les autres résidentes du centre. bonZour! et l’ONG Passerelle demeurent à la disposition de toute personne ou organisation voulant aider les femmes, les mères ou les enfants ayant trouvé refuge dans ce centre.