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Mahazoarivo: La peste entre au conseil du gouvernement

5 octobre 2017, 03:20

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Mahazoarivo: La peste entre au conseil du gouvernement

Il était temps. « L'épidémie de la peste a été mise sur la table du conseil », rapporte le communiqué de presse du conseil du gouvernement d'hier, au palais d'État de Mahazoarivo. Pour la première fois, depuis le début des alertes aux risques de propagation de la peste lancées par la presse, que la missive gouvernementale fait mention d'une part accordée au fléau dans les débats de la réunion hebdomadaire, à Mahazoarivo, de l'équipe de Solonan-drasana Olivier Mahafaly, Premier ministre.

Le premier décès dû à la peste, confirmé, remonte, cependant, au 28 août. Il s'agit d'un voyageur en partance d'Ankazobe. Il a succombé à la maladie au niveau de Moramanga. Entretemps, l'individu a contaminé ses co-passagers de taxi-brousse. Certains d'entre eux sont décédés, à Toamasina, le 2 et 3 septembre. Une des personnes mortes dans la ville du Grand port a été emmenée, à Vohémar, pour y être enterrée. Une autre à Antananarivo.

Les veillées funèbres de ces défunts et les rites de mise en bière et d'enterrement ont fini de propager la maladie à quelques-uns de leurs proches. La mort causée par la peste d'un des membres de la famille de celui décédé à Toamasina, ramené, à Antananarivo, a été révélée par la presse, le 12 septembre. Pensant probablement, pouvoir maîtriser assez rapidement les risques de propagation du fléau, le département ministériel n'a, en toute vraisemblance, pas souhaité ébruiter le sujet.

Une manière éventuelle également, d'éviter un vent de panique ou de psychose. Bien que les risques d'une épidémie aient été martelé par la presse, le professeur Mamy Lalatiana Andriamanarivo, ministre de la Santé, et son département ont été étonnamment placides. Il a expliqué qu'ils n'ont pas été avisés de tous ces décès suspects. Il a même fallu qu'il ait été acculé par l'opinion publique, pour que le chirurgien-pédiatre fasse une déclaration sur le sujet.

Image et politique

Le ministre Andriama-narivo, a expliqué cette impassibilité apparente, par l'attente des résultats des analyses faites. Le gouvernement, pour sa part, est resté stoïque. La situation s'est, pourtant, compliquée. La peste a fait son chemin et pris ses aises, notamment, dans la capitale et Toamasina. Ces deux grandes villes sont, par ailleurs, réputées être en tête des plus insalubres de Madagascar et avec le niveau de promiscuité le plus élevé.

Seulement, il semble qu'il a fallu que le coach de l'équipe seychelloise, ayant pris part au tournoi de l'océan Indien de basketball, succombe à la peste, pour que le gouvernement se décide à prendre à bras le corps le phénomène. Un malheureux événement qui a écorné l'image du pays au niveau international. Suite à ce décès, probablement, un conseil du gouvernement impromptu a été convoqué, à Maha zoarivo, vendredi, en fin d'après-midi. Le déroulement de cette réunion au pied levé n'a pas été communiqué à la presse.

Le samedi matin, cependant, une réunion de crise s'est tenue, toujours, à Mahazoarivo, mais cette fois-ci, avec des entités internationales comme l'Organisation mondiale de la santé (OMS). De ces deux conclaves découlent les grandes manœuvres menées par le pouvoir et ses partisans, depuis lundi. Le fait que le communiqué de presse du conseil du gouvernement d'hier, ait souligné que la  peste, était à l'ordre du jour, pourrait être une manière d'affirmer que l'Exécutif en fait sa priorité du moment.

La mise en place d'une cellule interministérielle de riposte, afin d'endiguer l'épidémie a, notamment, été mise en avant. Le locataire de Mahazoarivo, aurait réitéré que les maires, notamment, ceux d'Antananarivo ville et de Toamasina, ont leur part de responsabilités par rapport à cette épidémie. Au regard du communiqué du conseil du gouvernement d'hier, l'opération coup de poing, pour assainir rapidement les villes touchées par la peste est encore dans l'ombre des tas d'ordures qui submergent les trottoirs des artères de la capitale. La missive indique, par ailleurs, que la raison de cette prise de conscience pourrait être le fait que le sujet commence à basculer vers le terrain politique.