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C1 - Le PSG devient un animal à sang-froid

28 septembre 2017, 22:11

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C1 - Le PSG devient un animal à sang-froid

Loin de l'ère Laurent Blanc et son obsession de la possession, le Paris SG d'Unai Emery a accepté de subir le jeu mercredi face au Bayern Munich (3-0) pour mieux le mordre en contre-attaque, grâce à la furia de ses deux recrues dorées, Neymar et Kylian Mbappé.

Ce PSG a impressionné. Certes, ce n'est qu'un match de poule et le Bayern n'avait jamais gagné au Parc des Princes en Ligue des champions (quatre défaites, 2-0 en 1994, 3-1 en 1997, 1-0 en 2000 et 3-0 mercredi). Et comme l'a vite rappelé l'Italien Marco Verratti, le PSG «n'a rien gagné».

Mais sa redoutable ligne d'attaque, décisive sur chaque but (buts de Dani Alves servi par Neymar, Cavani gâté par Mbappé, Neymar lancé par Mbappé) a vite remisé loin à l'arrière-plan le coup de chaud sur la question des penalties entre Neymar Cavani. Paris aurait même pu gagner 5-0 si Neymar n'avait pas «croqué» deux autres occasions franches. Et la gifle a en tout cas coûté sa place à Carlo Ancelotti, débarqué jeudi du poste d'entraîneur du Bayern.

Emery marque des points

Alors que l'entraîneur parisien Unai Emery avait été critiqué sur sa gestion de l'imbroglio Neymar-Cavani, refusant de trancher publiquement entre son buteur historique et sa nouvelle étoile, la prestation de son équipe face au Bayern n'a pu que le conforter.

Non seulement les deux joueurs ont affiché une entente cordiale, se congratulant et s'encourageant à deux reprises. Mais les choix tactiques d'Emery ont aussi été bien plus payants que ceux de son désormais ex-homologue bavarois, Ancelotti.

Celui-ci avait laissé sur le banc trois de ses meilleurs joueurs, le central Mats Hummels (Jérome Boateng était lui en tribune), les ailiers Franck Ribéry et Arjen Robben, notamment pour tenter d'«avoir un bon contrôle du ballon, avec beaucoup de possession». Objectif: priver le PSG du contrôle du ballon, sa situation de confort depuis qu'il a été érigé en principe fondateur de l'identité de jeu parisienne par le prédécesseur d'Emery, Laurent Blanc, entraîneur entre 2013 et 2016.

Mais mercredi, Emery a fait évoluer une équipe avec deux lignes assez resserrées en défense, surtout après l'ouverture du score rapide, pour piéger le Bayern en contre-attaque grâce à la rapidité de 'Ney' et Mbappé. «Le premier but qu'on a reçu après une minute nous a forcé à jouer plus vers l'avant, on a eu des occasions et le contrôle du jeu mais on n'a pas eu l'équilibre. Et Neymar, Cavani et Mbappé sont vraiment dangereux», avait reconnu Ancelotti mercredi soir. Aveu d'impuissance qui n'a pas plus à ses patrons munichois...

 Sang froid hors du terrain

«Les adversaires défendent bas en général» face au PSG, mais le Bayern a «défendu plus haut et maîtrisé la possession», a pour sa part observé Emery après le match. Les Bavarois ont contrôlé la balle 60% du temps mercredi. «Nous avons maîtrisé le match sans le ballon, avec une défense plus forte : le gardien, la ligne de quatre et les trois milieux ont fait un grand travail».

Le PSG a ainsi signé l'un de ses plus beaux succès sur la scène continentale, qui n'a pas été sans rappeler le 4-0 magnifique contre Barcelone en février dernier, un match dont la qualité avait vite été enterrée par l'humiliante élimination après le match retour, perdu 6-1 en Catalogne en 8e de finale.

Depuis, Paris a encore grandi, notamment grâce à un mercato de tous les superlatifs qui l'a vu faire de Neymar et de Kylian Mbappé les deux joueurs les plus chers du monde, déboursant au total plus de 400 millions d'euros pour s'offrir une ligne d'attaque capable de rivaliser avec celles du Real Madrid, de Barcelone ou du Bayern Munich.

Ce, au risque d'être à terme sanctionné par l'UEFA, qui a ouvert une enquête sur sa «conformité avec l'exigence de l'équilibre financier» nécessaire pour évoluer en Ligue des champions. Car au niveau extra-sportif aussi, des renégociations de contrat à la recherche de nouveaux financements, le PSG devra cette saison faire preuve de beaucoup de sang-froid.