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Tennis: La Laver Cup, en quête de reconnaissance, amuse les supporters

24 septembre 2017, 14:32

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Tennis: La Laver Cup, en quête de reconnaissance, amuse les supporters

Il faut attendre un petit peu avant que les yeux ne s'habituent à suivre la balle jaune sur un court très noir avec des lignes blanches, entouré de logos de parrains, en blanc et en or. Mais le moment venu, l'image est impressionnante.

Le court inhabituel n'est qu'un aspect de la nouvelle "Laver Cup" de tennis, opposant jusqu'à dimanche à Prague les équipes d'Europe et du reste du monde, dans un format similaire à la Ryder Cup de golf.

«C'est très élégant», s'enthousiasme Agnieszka Widmann, une spectatrice polonaise venue assister à cette première, réunissant la crème de la crème du tennis masculin, avant une prochaine édition prévue en 2018 aux Etats-Unis.

Rafael Nadal, Roger Federer, Alexander Zverev, Marin Cilic, Dominik Thiem et Tomas Berdych se battent ici pour le vieux continent, alors que Sam Querrey, John Isner, Nick Kyrgios, Jack Sock, Denis Shapovalov et Frances Tiafoe représentent le reste du monde. 

Dans le rôle des capitaines, les deux anciennes gloires Björn Borg et John McEnroe.

«C'est gentil et amusant, quelque chose de nouveau par rapport aux tournois de l'ATP», poursuit Agnieszka Widmann tandis que l'ancienne vedette tchèque Bohdan Ulihrach salue une "idée fantastique". 

Mais l'élégance a un prix: Agnieszka sirote un verre de champagne rosé à 300 couronnes (12 euros) et le prix du billet pour les trois jours grimpe jusqu'à 54.900 couronnes (2.100 euros), soit environ le double du salaire moyen dans le pays hôte.

Le billet le moins cher, pour une journée et pour une place loin du court, coûte l'équivalent de 38 euros.

«Mon idée initiale était d'organiser une fête du tennis, pendant un week-end», confie Roger Federer, à l'origine du projet. Une fête qui évoque inévitablement la Coupe Davis, même si le Suisse s'en défend.

«Je n'aime pas trop la comparaison», assure Federer. «Ce sont deux choses différentes. La Laver Cup se joue sur trois jours alors que la Coupe Davis, c'est quatre rendez-vous par an» pour les finalistes, souligne-t-il.

Jouer à 100% 

Les supporters semblent divisés à ce sujet. «La Coupe Davis est largement plus prestigieuse car les joueurs doivent travailler beaucoup plus dur, en jouant pour leur pays», estime Frantisek Sekac, un amateur du tennis venu de l'ouest du pays.

Agnieszka Widmann, elle, préfère la Laver Cup. «En Coupe Davis, on peut prévoir qui va jouer contre qui. Ici, le choix est plus surprenant», estime-t-elle.

Lors de la Laver Cup, trois simples et un double sont disputés chaque jour. Les victoires sont récompensées d'un point le vendredi, de deux le samedi et de trois le dimanche. L'éventuel troisième set est remplacé par un super tie-break (10 points).

«Le format est bon, c'est excitant et les joueurs seront toujours plus motivés, pour jouer à 100% à la fin», estime le Pragois Alexandr Schreier.

La motivation des joueurs était l'une des grandes inconnues du tournoi mais ils ont rapidement dissipé les doutes, jouant des rencontres très serrées. «Nous jouons pour gagner», assure le Suisse.

Donné largement favorite, l'équipe d'Europe avec cinq des sept meilleurs joueurs mondiaux, a gagné les trois premiers simples de vendredi, avant de permettre au reste du monde de diminuer l'écart grâce à son succès en double et le soutien aussi fervent que turbulent du banc. 

«Ils sont beaucoup plus jeunes que nous», a souri Nadal, écartant devant la presse toute idée d'imiter éventuellement les gestes de la Team World.

Le public, lui, apprécie ces gestes: «Ca détend l'atmosphère de voir les joueurs s'amuser aussi bien que le public», estime M. Schreier, avant de résumer: «c'est très amusant à voir.»