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Contraception: «Les tabous sont en train de disparaître, mais pas à 100 %»

21 septembre 2017, 01:30

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Contraception: «Les tabous sont en train de disparaître, mais pas à 100 %»

«Il y a eu énormément de progrès», confie Vidya Charan à l’express. La directrice de la Mauritius Family Planning and Welfare Association, organisme qui soufflera ses 60 bougies le 2 octobre, constate que les tabous autour de la contraception sont en train de disparaître.

«Pas à 100 %», reconnaît Vidya Charan qui s’est jointe à l’association il y a 21 ans et qui la dirige depuis une dizaine d’années. «Certains adultes ont toujours des préjugés, d’où le fait que le sujet est toujours tabou. Particulièrement chez ceux qui vivent une sexualité qu’ils ne veulent pas dévoiler. Mais pour bon nombre de personnes, les méthodes mécaniques sont considérées comme n’importe quel produit médical

Cela dit, Vidya Charan est consciente que «les mythes perdurent» s’agissant de la pilule, notamment. «Certains disent qu’elle fait grossir, d’autres affirment qu’elle fait maigrir. D’aucuns disent aussi qu’elle cause le cancer. Or, il faut juste se faire consulter avant d’entreprendre les méthodes contraceptives

Quelle est la méthode la plus répandue ? Le retrait (coït interrompu), nous dit-elle. «Cette méthode semble très facile. Toutefois, il faut faire attention car elle n’est pas très efficace. D’autre part, différentes personnes choisissent différentes méthodes selon leur convenance. Il y a toujours ceux qui ont recours au calendrier et au thermomètre

Du reste, si auparavant les activités menées par la Mauritius Family Planning and Welfare Association étaient dirigées vers les couples mariés, en âge de procréer, ce n’est plus le cas. Ses services sont aussi sollicités par des adolescents de même que par des retraités, indique Vidya Charan.

Du reste, si auparavant les activités menées par la Mauritius Family Planning and Welfare Association étaient dirigées vers les couples mariés, en âge de procréer, ce n’est plus le cas. Ses services sont aussi sollicités par des adolescents de même que par des retraités, indique Vidya Charan.

Elle signale que «les adolescents préfèrent se renseigner auprès des instances qui sont plus discrètes» comme l’association justement, «au lieu d’avoir recours à des services publics où ils risquent de se faire voir». Les hôpitaux et autres dispensaires sont, en effet, des lieux d’affluence. «Quant aux retraités, on ne les stigmatise pas. Ils sont toujours jeunes à 65 ans

Par ailleurs, hormis sa mission primaire, indique notre interlocutrice, l’association s’est adaptée aux besoins et demandes de la société. Par conséquent, elle ne fait plus que promouvoir les méthodes de contraception et la planification familiale. «On fait aussi du counselling. Beaucoup de personnes viennent nous confier leurs problèmes, à savoir la violence sexuelle, la grossesse en dehors du mariage, les maladies sexuellement transmissibles. On les dirige vers des institutions concernées», dit-elle.

Des projets, Vidya Charan en a plein la tête. Cependant, la priorité est la construction de leur bâtiment à Bell-Village. Celui-ci a été endommagé lors des inondations de 2013. «Depuis, on a dû décentraliser nos services, voire les limiter», ajoute-t-elle. Sauf que l’association ne dispose pas de fonds nécessaires.