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Octroi «abusif» de certificats médicaux: le Medical Council enquête sur cinq médecins

20 septembre 2017, 22:25

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Octroi «abusif» de certificats médicaux: le Medical Council enquête sur cinq médecins

Y aurait-il un abus en ce qui concerne les certificats médicaux ? Deux plaintes concernant un nombre «exagéré » de ce document ont atterri au Medical Council, il y a deux semaines. Interrogé par l’express, un responsable de cette instance confirme qu’une enquête a été ouverte pour faire la lumière sur cette affaire.

Selon nos informations, la première plainte émane d’un département sous l’égide du bureau du Premier ministre. Un haut fonctionnaire écrit que plusieurs employés ont présenté plus d’une cinquantaine de certificats médicaux depuis le début de l’année.

Certains auraient été obtenus de façon répétitive, ce qui totalise au moins 200 jours de congé. Dans la lettre, l’on avance trouver ce nombre «exagéré». Et d’ajouter craindre qu’il s’agisse d’un abus d’octroi de certificats médicaux.

La seconde plainte a été faite par un corps parapublic. Les ressources humaines y font ressortir qu’un employé ayant bénéficié d’un congé maladie pendant plusieurs jours a été aperçu «en très bonne santé». Du coup, la véracité du certificat médical donné par le médecin devient douteuse.

«Cinq médecins seraient à l’origine de l’allocation des certificats. Tous opéreraient dans le privé.»

Après avoir compilé les données, dans les milieux proches du Medical Council, on souligne que cinq médecins seraient à l’origine de l’allocation des certificats. Tous opéreraient dans le privé.

Dans les deux plaintes, l’on fait ressortir que les congés maladie ont affecté le travail. D’où la requête au Conseil des médecins d’établir les faits. «Il est clair que le nombre de certificats médicaux donnés interpelle. Les chiffres sont importants. Dans quelques cas, il a été noté que les certificats sont récurrents», explique-t-on dans les milieux concernés.

Toutefois, on indique que cela s’annonce une tâche difficile d’établir si les personnes concernées étaient souffrantes ou non. Dans les milieux proches du Medical Council, on laisse entendre qu’outre les médecins, les patients pourraient être convoqués pour donner des explications.

Cela suffira-t-il pour prouver l’authenticité des attestations ? Interrogé, un ancien président du Medical Council soutient qu’il est «impossible» de contester un certificat médical donné par un médecin après qu’il a examiné un patient.

Néanmoins, il concède qu’il y a eu des cas où des médecins ont signé des certificats médicaux sans avoir vu les patients. «Cela a été prouvé dans le passé et ces médecins ont été sanctionnés», dit-il.

«Outre les médecins, les patients pourraient être convoqués pour donner des explications.»

Quid des certificats médicaux répétitifs ? Selon lui, quand c’est le cas, l’employeur a le choix de solliciter un Medical Board, composé de médecins indépendants. Ces derniers peuvent ainsi déterminer si le patient souffre réellement d’une maladie chronique qui nécessite des certificats médicaux réguliers.

Au niveau des médecins travaillant dans le privé, l’on souligne qu’il faut procéder au cas par cas. «Il faut connaître les cas avant de pouvoir faire des commentaires. C’est une affaire privée entre médecin et patient. Il est très difficile de juger», déclare le Dr Ishaaq Jowahir, vice-président de la Private Medical Practioners Association.

Il ajoute, néanmoins, qu’il existe plusieurs jeunes médecins sur le marché. «Sont-ils tentés par ce genre de pratique ? Je ne sais pas», dit-il.

Un médecin reconnu coupable d’avoir délivré des certificats médicaux non justifiés peut écoper d’un avertissement. S’il récidive, il peut être sanctionné d’un avertissement et d’une réprimande sévère. En dernier lieu, sa licence de médecin peut être suspendue pendant une période définie ou indéfinie.

Par ailleurs, dans une réponse écrite déposée à l’Assemblée nationale, la semaine dernière, le ministre de la Santé, Anwar Husnoo, a dit que 29 médecins ont été sanctionnés ces sept dernières années. Parmi, sept ont écopé d’avertissement pour avoir donné des certificats médicaux non justifiés.