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Démolition à La Butte: bras de fer entre les Rujubali et le gouvernement

4 septembre 2017, 10:34

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Démolition à La Butte: bras de fer entre les Rujubali et le gouvernement

Azam Rujubali ne compte pas jeter les armes. «Jai des preuves que les terrains m’appartiennent», martèle-t-il. Ce père de famille, dont la maison à La Butte, a été partiellement détruite, vendredi 1er septembre, tiendra un point de presse aux alentours de midi, ce lundi 4 septembre 2017, au centre Marie Reine de la Paix, à Port-Louis. Objectif : s’expliquer davantage sur sa présente situation.

Dans cette affaire, la juge Rita Teelock a émis un ordre intérimaire, en Cour suprême, pour suspendre la démolition du domicile de cet habitant de La Butte jusqu’au lundi 4 septembre, à 13 h 30. Pour sa défense, Azam Rujubali s’appuie sur deux lettres datant d’avril 2014 de ministère du Logement et des terres, autrement dit de l’ancien gouvernement. La première pour le terrain laissé en héritage à sa famille, dont sa fratrie. La lettre explique que le terrain serait repris pour le Light Railway Transit Project en échange d’une compensation.

Dans l’autre document, il était demandé à Azam Rujubali de libérer le terrain d’Angamah Potaren, dont le bail arrivait à terme en juin 1993. C’était Azam Rujubali qui l’occupait depuis. Or, fait-il valoir, cela constitue la preuve qu’il est le propriétaire du terrain en question, contrairement à ce qu’avance le gouvernement.

Mais la compensation de Rs 1,5 million et de Rs 1,8 million pour les deux terrains que l’État lui a proposée est loin de rejoindre sa réclamation.

«J’ai fait deux propositions au gouvernement. Soit obtenir un terrain de l’autre côté de la montagne pour reconstruire une maison, soit Rs 4,5 millions pour que je puisse acheter une maison dans mon voisinage. Dès que j’ai l’un ou l’autre, je vais quitter la maison de mon plein gré. Mais le gouvernement ne veut pas renégocier», insiste Azam Rujubali.

De son côté, le gouvernement ne compte pas non plus reculer sur sa position. L’arrêt des travaux sur le tracé du Metro Express réclamé par les habitants de La Butte et Résidence Barkly sera entendu ce lundi 4 septembre 2017 devant la juge Rita Teelock. La juge a demandé aux parties prenantes, soit le bureau du Premier ministre, le ministère du Transport en commun, celui du Logement et des terres de même que les habitants concernés, d’apporter les preuves nécessaires afin que la cour puisse statuer sur la base des documents.

Suivant les manifestations liées à la démolition des habitations se trouvant sur le tracé, le gouvernement réitère que plusieurs de ces familles sont soit des squatters (qui n’ont aucun titre de propriété) soit des propriétaires qui néanmoins empiètent sur les terres de l’État. Il soutient qu’à Résidence Barkly, il existe 21 cas d’empiétement sur les terres de l’État et 15 cas de squatting à La Butte.

Une majorité des habitants ont accepté l’ordre d’évacuation. D’ailleurs, au gouvernement, il ressort que c’est en vertu de l’article 22 de la State Land Act, en dernier recours, que les actions de démolition ont été entreprises. Cette loi prescrit un délai d’évacuation de 48 heures normalement. Dans le cas de la famille Rujubali, celui-ci a été étendu de 14 jours, soit du 17 au 31 août 2017.