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Amaury: des familles pauvres font appel à la solidarité mauricienne

28 août 2017, 17:10

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Amaury: des familles pauvres font appel à la solidarité mauricienne

Elles, ce sont environ cinq familles du village d’Amaury, qui vivent dans une situation précaire. Même si la plupart ont accès à l’eau courante et à l’électricité dans leurs petites bicoques faites de tôles rouillées, elles expliquent que faute d’argent, leurs enfants souffrent énormément, tant sur le plan éducatif que sur le plan personnel.

Artee Shibchurun a 37 ans. Mère de quatre enfants, elle a accepté de se livrer à coeur ouvert sur son sort. Déjà, explique-telle, que sa vie n’est pas un fleuve tranquille. Aujourd’hui, elle ne peut plus travailler vu que son système nerveux est affecté et qu’elle suit des traitements à l’hôpital du Nord. Son mari est aide-chauffeur. Mais la plupart du temps, il est à la maison car il n'a pas un travail régulier. «Quand pena pena, nou ress kumsamem», explique-t-il.

Même si les deux fils d’Artee ont 18 et 17 ans respectivement, cette femme au foyer explique que, faute d’argent, ils n’ont pu compléter leur scolarité et ont dû faire une croix sur les études depuis l’enfance. «Seki ena 18 an la, li rod rodé, kot gagné li baté.» Mais, ajoute Artee Shibchurun, cela ne suffit pas à faire bouillir la marmite pour les six membres de la famille.

Ils sont plusieurs à partager une pièce dans ces logements étroits et branlants.

«Des fois nous n’avons rien à manger. Nous allons en quémander aux voisines.» Celles-ci vivent aussi le même calvaire qu’Artee, toutefois, elles se montrent «solidaires et aident tant qu’elles le peuvent». La petite dernière d’Artee a à peine trois ans. Elle vient de rentrer en maternelle. «Me li pa touzour évidan», martèle la maman.

Dipin diber

«Tou lezour bizin donn zot dipin diber. Ladan, ena zour pena mem nanye pou donn zot.» C’est dur pour elle de devoir vivre cela au quotidien. Comment expliquer à son enfant de trois ans que ce jour-là, il y a rien à manger, se désole-t-elle.

C’est pourquoi Artee Shibchurun et ses autres voisins dans la même situation lancent un appel à la solidarité des Mauriciens. Que ce soit en termes de vivres ou quelques matériaux de construction pour rénover leur maison.

Celle-ci, qui est entièrement faite en tôle, fait peine à voir. Rouillées et trouées, à chaque averse, les feuilles de tôle se transforment en passoire. «Nous sommes trempés, nos lits, nos vêtements, tout est mouillé». Après la pluie, les enfants ne peuvent aller à l’école.

Artee Shibchurun dit avoir entamé plusieurs démarches auprès des autorités concernées pour que ses enfants puissent bénéficier au moins des fournitures scolaires pour leur éducation. Mais jusqu’ici, rien. «Nous pe bizin viv avek ceki ena. Ki pou fer ?», se lamente-t-elle.

Précarité au pluriel

	<p>Parmi les voisines d&rsquo;Artee, nous avons aussi rencontré Marie Claire Zizi. Celle-ci a récemment donné naissance à des jumelles dans les toilettes publiques, à Rivière-du-Rempart. Elle est dans la même situation précaire qu&rsquo;Artee. Mère de sept enfants, elle demande aussi de l&rsquo;aide pour ses jumelles. <em>&laquo;On n&rsquo;arrive pas à joindre les deux bouts, mon mari et moi&raquo;</em>, explique Marie Claire. Si le conseiller du village, Rajeev Bundhun, a donné quelques vivres à la famille Zizi, la semaine dernière, elle ajoute que les jumelles ont besoin de plus.</p>
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