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A Victoria, Harvey a semé la destruction et les habitants redoutent la suite

28 août 2017, 09:34

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A Victoria, Harvey a semé la destruction et les habitants redoutent la suite

Sur une planche en bois détrempé, accrochée à la hâte pour obstruer la fenêtre d'une maison de ce quartier résidentiel, un message désespéré a été marqué au feutre noir: «Dieu, aide nous tous».

De nombreuses branches, quand ce ne sont pas des arbres entiers déracinés, des voitures en panne et des débris de toutes sortes, jonchent les rues de Victoria, une ville du Texas balayée par l'ouragan Harvey. Et la pluie continuait de tomber dimanche.

L'Agence fédérale des situations d'urgence a prévenu que la reconstruction prendrait «des années» après le passage de la tempête, suivie d'inondations sans précédent.

Mais à Victoria, une commune de 67 000 habitants au milieu d'un triangle reliant Houston, San Antonio et Corpus Christi, les habitants se concentrent sur leurs besoins immédiats.

«Nous n'avons pas d'eau pour l'instant», lâche John Moraida, «il faut aller chercher de l'eau, ou alors on collecte l'eau de pluie pour la chasse d'eau des toilettes».

John est arrivé ici juste après le passage du précédent ouragan en 2003. Claudette avait alors privé d'électricité 90% de la ville, mais ce n'était rien par rapport à Harvey, le plus puissant à frapper les États-Unis depuis 2005 et le Texas depuis celui de 1961, Carla.

Plus d'eau, plus d'électricité

«Je suis resté là pendant toute la tempête», «j'ai vu la destruction se passer, tous les toits s'envoler des maisons, les arbres tomber, c'est horrible», raconte-t-il.

Les vents se sont essoufflés depuis que Harvey a frappé la côte texane vendredi soir, et l'ouragan est redevenu tempête. Mais les inondations catastrophiques ne font que commencer dans la région.

Du coup, les habitants de Victoria se demandent s'ils sont en sécurité. Le pire est-il derrière eux?

«Bien sûr, il y a le problème de l'eau, et de l'électricité», soupire Teresa Reeder. «L'eau, à cause des bactéries qui s'y trouvent. L'électricité, ne serait-ce que parce que sans elle, on ne peut rien faire marcher», détaille-t-elle. On en a besoin «pour les réfrigérateurs, la nourriture, et que tout le monde reste en bonne santé».

Aux carrefours routiers, des voitures, et même des pick-up, ont été abandonnés dans les flots.

Dans les rues résidentielles, l'eau arrive souvent aux genoux. Et à l'occasion d'une accalmie, des familles sortent pour constater les dégâts.

Judy Malak, qui vit à Victoria depuis 40 ans, s'est préparée pour affronter les intempéries. Mais face à la destruction d'une ampleur inédite, elle craint que ses provisions ne suffisent pas.

«Nous n'avons pas d'électricité», «on ne trouve plus d'essence», dit-elle. «Et nous sommes en train d'épuiser les dernières réserves de gaz pour notre générateur.»