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Agression mortelle de Gerald Charlot: «Zot inn bat li pou touy li…»

18 août 2017, 19:50

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Agression mortelle de Gerald Charlot: «Zot inn bat li pou touy li…»

Pourquoi lui ? Que lui est-il vraiment arrivé ? Ces questions turlupinent Dorette et Jean David. Leur frère Gerald Charlot, 31 ans, a poussé son dernier soupir dimanche 13 août après avoir été violemment battu le vendredi 4 août.

Vishwadevsingh Nepaul, un chauffeur de taxi âgé de 30 ans, a été arrêté. Cet habitant de l’avenue Ollier allègue que la victime a été prise la main dans le sac alors qu’elle cambriolait l’un de ses proches. Une version que la famille de Gerald Charlot peine à croire.

Dorette Nanette et Jean David Charlot expliquent que leur frère, qui était l’aîné, était quelqu’un de timide, qui n’avait pas beaucoup d’amis. «Il préférait rester à la maison, entouré de sa famille. Il restait dans sa chambre, écoutait de la musique, regardait la télé et jouait avec ses nièces et neveux», souligne Dorette.

«Zot inn bat li pou touy li» Diabétique, cet habitant de l’avenue Surcouff, à Camp-Levieux, a dû quitter l’école très tôt. «Li ti pé gagn bann kriz ek ti pé tonbé.» C’est d’ailleurs pourquoi il a dû mettre un terme à son travail comme maçon. Or, raconte Jean David, parce que son frère ne pouvait travailler, il faisait l’objet de médisances. «Kouma enn ti zafer perdi zot dir Gerald ki’nn kokin. Li pa korek.» D’autant plus, insiste-t-il, que son frère n’était pas du genre à toucher les choses qui ne lui appartenaient pas.

Selon notre interlocuteur, toutes ces accusations «ti fatig latet Gerald. Li marsé li al lopital pou so bann rendez-vous. Li al distrer li». Et c’est justement en se rendant à l’hôpital Candos, le vendredi 4 août, que Gerald Charlot a été agressé.

C’est la police qui informera la famille. «Zot inn zis dir nou al get Gerald lopital.» Lorsque Jean David s’y rend, c’est la consternation. Dans la salle D4 où était admis Gerald, il n’a pu retenir ses larmes devant son état.

Afin de comprendre ce qui s’était passé, Jean David s’est rendu sur le lieu où son frère a été battu. Sur place, un habitant lui aurait révélé que plusieurs personnes s’étaient acharnées sur Gerald. «Il m’a dit que Gerald n’était pas celui qu’il fallait battre. Ce n’était pas lui qui était le voleur», lance Jean David avec peine.

Jean David et Dorette n’en démordent pas. Si Gerald avait effectivement commis un vol, il aurait dû être «corrigé». Mais, «zot inn bat li pou touy li», lâchentils, désemparés. «Samem frer ki mo ti éna, ti pran li kont mem si li ti malad…» pleure Jean David.

Nous avons essayé de rentrer en contact avec un proche de Vishwadevsingh Nepaul pour un témoignage, mais il a refusé.

Cinq suspects dans le viseur de la police

<p>Que justice soit faite. C&rsquo;est ce que demandent le frère et la sœur de Gerald Charlot. <em>&laquo;Li pa bon ki&rsquo;nn tir lavi mo gran frer&raquo;</em>, lâche Jean David. Dorette dit, toutefois, avoir confiance en la police.</p>

<p>La Criminal Investigation Division de Quatre-Bornes a, d&rsquo;ores et déjà, identifié cinq personnes soupçonnées d&rsquo;avoir passé à tabac Gérald Charlot. Parmi celles-ci, le chauffeur de taxi Vishwadevsingh Nepaul. Ces suspects pourraient faire l&rsquo;objet d&rsquo;une accusation provisoire de meurtre.</p>

<p>Nous avons essayé de contacter Vishwadevsingh Nepaul, en vain. Dans le quartier, il est connu comme quelqu&rsquo;un d&rsquo;assez violent. Son oncle nous a même parlé, mais en apprenant que nous étions journalistes, il devait nous lancer : &laquo;<em>Mo pa konn li, monn blié so nom.&raquo;</em></p>

<p>Rappelons qu&rsquo;en janvier, Steward Gandoo avait rendu l&rsquo;âme à l&rsquo;hôpital Victoria après que des personnes l&rsquo;ont lynché, le soupçonnant d&rsquo;avoir volé des litchis&hellip;</p>