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Victime de violence conjugale: elle poignarde son mari «pour se défendre»

14 août 2017, 10:43

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Victime de violence conjugale: elle poignarde son mari «pour se défendre»

«Dépi mo maryé, toultan mo gagn baté.» C’est ce que révèle Janine*, 33 ans, une habitante de Baie-du-Tombeau. Cette mère de trois enfants a poignardé son époux, Christophe*, 27 ans, avec un couteau de cuisine dans la soirée de jeudi. Ce dernier a été transporté à l’hôpital SSRN, à Pamplemousses, où il a subi une intervention chirurgicale. Interpellée par des officiers du poste de police de la localité, elle a avoué avoir poignardé son mari par «légitime défense» et a été libérée sur parole.

Selon la femme, le jour de l’incident, elle préparait le dîner et avait un couteau à la main. «Je coupais le poulet et il est venu me dir : “To rann enn servis to aret koz mo kozé partou.” Je lui ai répondu s’il pouvait dire qui est la personne qui a dit cela. Il a commencé à me hurler dessus et me dire qu’il ramènera une autre femme à la maison», relate-t-elle.

Janine lui aurait alors dit qu’elle ne bougerait pas de la maison. «Alors qu’on se disputait, je mettais de l’eau chaude dans le thermos de mon fils. Il a pris la casserole d’eau chaude et l’a versée sur ma tête», poursuit-elle. Par la suite, son époux aurait pris un couteau qui se trouvait sur la table.

«Il a commencé à me frapper, le couteau à la main. Il essayait de m’atteindre avec celui-ci. C’est alors que j’ai glissé et je l’ai poignardé au rein», souligne la mère. Lorsqu’elle a vu le sang, elle aurait quitté les lieux pour se rendre au poste de police de Baie-du-Tombeau.

Mariage forcé

Janine raconte que son époux ne vit plus sous le toit conjugal depuis deux mois, soit depuis la naissance de son fils. «Ses parents m’ont forcée à me marier avec lui. Ils disaient qu’il allait se suicider. J’ai alors accepté mais ma belle-mère n’est jamais venue vivre avec moi», explique-t-elle.

Cette mère souligne que sa famille a «peur» de son époux car ce dernier était videur à l’époque et a toujours été violent. «C’est une habitude chez lui. Le jour de l’incident, il a hurlé sur mes fils pour demander où je suis», confie-t-elle.

Aujourd’hui, Janine indique qu’elle n’a nulle part où aller avec ses trois enfants et doit vivre dans la maison de son beau-père. «J’ai peur de vivre ici. J’ai besoin d’aide pour pouvoir déménager. Je sais que dès que mon mari sortira de l’hôpital, il se vengera. Il faut à tout prix qu’on trouve une maison loin de la cité.»

*Prénoms fictifs