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Poste-De-Flacq - La famille Ramdoyal : un amour pour «lalanp later»

9 août 2017, 03:15

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Poste-De-Flacq - La famille Ramdoyal : un amour pour «lalanp later»

Père et fils n’hésitent pas à façonner la terre et à lui donner des formes. Satish Ramdoyal sculpte la glaise depuis 23 ans déjà. Son fils, à 24 ans, emboîte les pas de son père.

«J’ai grandi en observant mon père et j’aime ce métier. Je ne me vois pas faire autre chose.» Deepak Ramdoyal avoue qu’il est rare de voir d’autres jeunes de son âge se consacrer à ce métier. «Monn komans fer la lanp depi mo ena 12 an. Mo pa ti tro interese avek lekol. Mo ti al swiv kour me mo pann truv sa vo lapenn. Mo kontan pou kontinie ladan. Ena lavenir e plis mo kontan fer li», confie-t-il.

À présent, c’est lui qui gère l’entreprise familiale. Son père étant souffrant, il s’occupe des commandes et de la livraison. Il coordonne aussi le travail des quatre ouvriers de l’entreprise qui, comptant 23 ans d’existence, assure la livraison des lampes et autres produits de terre aux quatre coins du pays.

«Nous ne faisons pas que des lampes de terre mais aussi des karay, des pots, des diya ghar (NdlR: un petit paravent en terre pour couvrir les lampes) et tous types de lampes. Tout dépend des commandes que nous recevons. Des fois, on reçoit des commandes de 3 000 à 4 000 lampes de nos clients.»

Pour Satish Ramdoyal, c’est une fierté que son fils ait décidé de continuer avec la petite entreprise familiale. Pourtant, ses débuts n’ont pas été faciles. «J’ai appris à faire des lampes quand j’étais très jeune. On habitait Arsenal à l’époque, mais mon beau-père ne voulait pas que je travaille. Il disait qu’il s’occuperait de moi.»

Avant de se lancer complètement dans le métier, Satish Ramdoyal a travaillé dans une usine. «Je travaillais à l’usine mais après on a emménagé ici. Le trajet était fatigant et à l’époque, j’avais été promu foreman, ce qui suscitait de la jalousie et de la méchanceté au travail. Face à cela, j’ai décidé de mettre en pratique ce que j’avais appris et d’en faire mon gagne-pain.

«Un ami m’a encouragé. Je n’avais pas de moyens. Il m’a aidé. Même mon patron m’a donné son soutien. Il m’a prêté un plan pour construire un tour. Avec l’aide d’un ami, j’ai construit mon premier tour et il est toujours opérationnel.»

Aujourd’hui, il est connu dans plu- sieurs coins de l’île, surtout à Terre-Rouge où il a l’habitude de récupérer de la terre glaise. «Pour la terre, on sillonne souvent Terre-Rouge et Arsenal. Je me déplace à motocyclette et nous nous arrêtons près des sites de construction. Des fois, on paie les propriétaires de terrains ou les entrepreneurs pour obtenir la terre, d’autres fois on leur donne trois à quatre tonnes de macadam ou de rocksand contre la terre.»

Satish Ramdoyal explique qu’avant de pouvoir donner forme à la terre, il faut travailler celle-ci. «Nou melanz roksen avek later. Later la vinn nwar, apré nu kraz li ziska li vinn enn lapat. Lerla nou koupé nou met lor masinn.»

Deepak Ramdoyal ajoute que grâce au tour, il est facile de façonner la pâte. «Ensuite la lampe reste toujours molle. Il faut la mettre au four pendant une demi-journée. Le lendemain, on retire les lampes du four pour les laisser refroidir. Il arrive que quelques-unes se cassent. On ne peut les utiliser. Donc, nous les recyclons.»