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Drame à Petite-Rivière: «Heyward ti telma bon get ki zot finn fer li»

28 juillet 2017, 12:00

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Drame à Petite-Rivière: «Heyward ti telma bon get ki zot finn fer li»

Elle a enterré son époux, mercredi 19 juillet. Et moins d’une semaine après, c’était au tour de son fils, Heyward Misly

La gorge nouée par l’émotion, Sylvianne est désemparée. Et encore plus lorsque celui qui a poignardé le maçon âgé de 44 ans, a déclaré que ce dernier se droguait.

«Il est facile pour le meurtrier de blâmer quelqu’un qui ne pourra plus se défendre», lâche cette mère éplorée, que nous avons rencontrée à son domicile au Morcellement Ilois, Pointe-aux-Sables. C’est vendredi que Heyward Misly a été admis à l’unité des soins intensifs de l’hôpital Dr A. G. Jeetoo, avant de pousser son dernier soupir tôt lundi matin. Il a été agressé par un récidiviste fiché au poste de police de Petite-Rivière. Arrêté, Jean Julio Louis, 35 ans, a déclaré aux enquêteurs que la victime aurait refusé de partager sa dose d’héroïne…

Mais pour Sylvianne et les proches du maçon, il est impensable qu’il se droguait. La mère d’Heyward Misly affirme que Jean Julio Louis a donné un faux mobile à la police. D’ajouter : «Heyward pa ti enn zanfan konn lager. Li pa ti kontan mem fer dimounn ditor. Li ti telma bon get ki zot finn fer li! Li pa ti mérit sa.» Heyward Misly n’aurait jamais fait de mal à une mouche. C’est pourquoi, clame-t-elle, il n’a pu se défendre lorsqu’on l’a agressé.

Stacy, sa nièce et filleule, soutient, elle aussi, qu’il ne se droguait pas. Si cela avait été le cas, fait elle ressortir, les médecins auraient retrouvé de la drogue dans son sang le jour où il a été admis, voire durant l’autopsie.

Elle confie que la mort d’Heyward Misly laisse «un vide immense» dans sa vie. «Nous étions très proches. Mon parrain était comme mon père.» Pas plus tard que mercredi, raconte Stacy, alors qu’elle regardait la télé, elle s’est mise à lui parler, oubliant qu’il n’était plus là… «On avait pour habitude de se raconter les scènes des séries.»

Son parrain, poursuit-elle, était un farceur. Il aimait particulièrement la taquiner. Des fois, lorsqu’il se faisait tard, elle l’appelait pour qu’il passe la chercher à l’arrêt d’autobus. Et pour plaisanter, Heyward Misly lui disait : «Alé, korek mé to pay enn sigaret pou mwa!»

Ces bons souvenirs s’estompent devant la réalité. «Mercredi dernier, mon parrain s’était rendu aux funérailles de son père. Jeudi matin, en revenant de la veillée mortuaire, il s’est douché et est allé travailler. Le lendemain, il a été admis à l’hôpital…» murmure-t-elle.

Philippe, l’oncle d’Heyward Misly, se souvient, lui aussi, du farceur qu’il était. Vendredi, vers 13 heures, soit quelques heures avant le drame, il l’avait aperçu. Le maçon était en route pour la maison. «Kan mo’nn trouv li, li ti lor kamion. Li ti’nn fini travay, pé al lakaz. Li ti éna so boutey dan so lamé ek li’nn takinn mwa, li ti pé signal mwa get lor kamion.»

Pour les proches d’Heyward Misly, c’est l’incompréhension. Il aimait la vie, avancent-ils. Et n’aurait jamais pu se droguer. Ni Sylvianne ni Stacy ni Philippe ne comprennent la raison réelle ayant poussé Jean Julio Louis à l’agresser. Ils avancent avoir eu des échos des agressions passées qu’aurait commises le récidiviste. Selon eux, ce dernier aurait pour habitude de s’attaquer aux gens pour leur voler leur argent afin de se procurer de la drogue. «Nou mem pa konn so figir. Zamé li’nn vinn lakaz. Pa ti enn kamarad pros ar Heyward.»