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Un hélicoptère allemand de la Minusma s’écrase au Mali

27 juillet 2017, 00:10

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Un hélicoptère allemand de la Minusma s’écrase au Mali

Un hélicoptère d’attaque du contingent allemand de la Mission des Nations unies au Mali (Minusma) s’est écrasé accidentellement mercredi dans le nord du pays avec à son bord deux membres d’équipage, ont annoncé les Nations unies.

Malgré la signature en mai-juin 2015 d’un accord de paix, le nord du Mali reste particulièrement instable et de violents affrontements entre groupes armés ont été signalés mercredi dans la région de Kidal, non loin de la frontière avec le Niger.

Mais dans le cas du crash de l’hélicoptère allemand, qui s’est déroulé à plusieurs centaines de kilomètres de là, «pour nous, c’est un accident», a déclaré à l’AFP un responsable de la Minusma à Gao (nord). «Le crash s’est déroulé dans la localité de Ilouk», à quelque 130 km au sud de Gao. «Rien ne permet à ce stade de dire que l’appareil a été abattu ou qu’il a été victime de tirs», a poursuivi ce responsable.

Deux membres d’équipage se trouvaient à son bord, a précisé un porte-parole à New York de l’ONU, Farhan Haq.

Des diplomates de l’ONU ont également indiqué que l’équipage et l’appareil avaient été fournis à la Minusma par l’Allemagne.

M. Haq a ajouté que la Minusma avait dépêché une équipe sur les lieux du crash pour déterminer le sort de l’équipage et préciser les circonstances du drame.

Mais il a d’ores et déjà expliqué que l’hélicoptère s’était écrasé alors qu’il «surveillait des affrontements au sol».

En mars 2015, deux militaires néerlandais de la Minusma avaient déjà péri dans un accident d’hélicoptère, également près de Gao.

Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda. Ces groupes ont été en grande partie chassés par une opération militaire internationale lancée en janvier 2013, à l’initiative de la France, qui se poursuit actuellement.

Mais des zones entières du pays échappent encore au contrôle des forces maliennes, françaises et de la Minusma (forte de 12.000 hommes), régulièrement visées par des attaques, malgré la signature en mai-juin 2015 d’un accord de paix, censé isoler définitivement les jihadistes.

Depuis 2015, ces attaques se sont étendues au centre et au sud du Mali et le phénomène gagne les pays voisins, en particulier le Burkina Faso et le Niger.

Mercredi, de «violents affrontements» ont opposé le Groupe d’autodéfense touareg Imghad et alliés (Gatia, progouvernemental) et la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA, ex-rébellion à dominante touareg), a déclaré à l’AFP une source militaire au sein de la mission de l’ONU. «Il y a eu de nombreuses victimes et des prisonniers», a-t-il ajouté, en soulignant qu’il s’agissait d’une «nouvelle violation du cessez-le-feu».

Les belligérants, interrogés séparément par l’AFP, se sont rejeté la responsabilité de la reprise des hostilités.

L’armée allemande a renforcé depuis le début de l’année sa présence au Mali, avec l’arrivée de huit hélicoptères et de plusieurs centaines d’hommes, une décision emblématique de la montée en puissance européenne que la France appelle de ses voeux en Afrique.

Le contingent allemand de la Minusma, qui compte actuellement 639 membres, constitue le plus gros déploiement de la Bundeswehr à l’étranger.

Les quatre hélicoptères de combat Tigre ont pour fonction d’assurer la sécurité rapprochée des troupes et de participer à des missions de reconnaissance, au côté de blindés légers et de drones allemands.

Par ailleurs, début juillet, les dirigeants des pays du G5 Sahel (Mali, Tchad, Mauritanie, Burkina Faso et Niger), aiguillonnés par la France, ont acté la constitution d’une force antijihadiste conjointe et débloqué des fonds pour commencer son déploiement en septembre-octobre.

Déployée dans un premier temps aux confins du Mali, du Burkina Faso et du Niger, avec un effectif initial de 5.000 hommes, la nouvelle force s’ajoutera aux troupes de l’opération Barkhane et de la Minusma.