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La MauBank quitte la zone rouge

24 juillet 2017, 23:30

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La MauBank quitte la zone rouge

Après avoir subi des pertes en 2015 et 2016, l’institution bancaire affiche des profits avant impôts de Rs 200 millions au 30 juin 2017. Prochaine étape: s’ouvrir à l’international.

Sridhar Nagarajan, le Chief Executive Officer de la MauBank Ltd, peut s’enorgueillir de la performance financière de la MauBank. Et pour cause, il a pu, après 18 mois, redresser l’établissement bancaire qui affiche des profits avant impôts de Rs 200 millions au 30 juin de cette année. Cela après des pertes de Rs 1,9 milliard en juin 2015 et de Rs 500 millions pour la même période en juin 2016. 

Fruit d’une fusion entre la Mauritius Post & Cooperative Bank Ltd et la National Commercial Bank Ltd (ex-Bramer Banking Corporation) en janvier 2016, la MauBank doit ce turn around à un certain nombre de mesures initiées ces derniers mois, indique Sridhar Nagarajan. Un exercice, dit-il, a été enclenché pour rationaliser les coûts en commençant notamment par la réduction du nombre de succursales. Selon lui, après la fusion, il y en avait 37, ce qui a été jugé exagéré pour une banque domestique. «Du coup, nous avons restructuré nos opérations et ramené le nombre à 23, avec une présence physique dans toutes les régions.» Avec le rebranding, toutes les antennes opèrent sous l’entité MauBank qui est largement acceptée par l’ensemble de la clientèle. 

Il n’y a pas que la restructuration des succursales qui a influé positivement sur les revenus de cette banque. Son patron, qui a participé dans le passé à trois fusions, dont deux au sein de la Standard Bank de l’Inde, soutient que la filière petites et moyennes entreprises (PME) a également permis à l’institution d’engranger de nouveaux revenus avec une hausse significative des activités. Il explique que la MauBank occupe une position unique dans le secteur comme étant le partenaire gouvernemental ayant la responsabilité de promouvoir l’entrepreneuriat au niveau de l’économie. «Nous opérons actuellement une dizaine de branches dédiées aux PME. En outre, la MauBank est une des rares banques à avoir un centre de formation à l’intention des opérateurs de ce secteur. Nous formons les jeunes appelés à gérer des start-up.»

Améliorer sa trésorerie 

Autre créneau financièrement porteur : le pôle corporate avec l’avènement de nouveaux clients faisant partie des Top Hundred Companies. «Aujourd’hui, plus de 90 % des grands groupes du pays traitent avec la MauBank», précise Sridhar Nagarajan. Ce qui montre, selon lui, la crédibilité, voire le rayonnement, de cette institution bancaire auprès de cette clientèle. 

Le no1 fait, en outre, ressortir que la MauBank étant confrontée à d’importantes créances douteuses, elle s’est lancée, il y a 18 mois, dans un exercice agressif de recouvrement de dettes. Une démarche permettant à l’établissement d’améliorer sa trésorerie. 

Classée troisième banque domestique du pays avec des dépôts totalisant Rs 25 milliards et des actifs de Rs 28 mlliards, la MauBank, qui s’est consacrée, ces 18 derniers mois, à consolider ses opérations locales, s’ouvrira prochainement à l’international avec le lancement de ce nouveau pôle d’activités. «Plutôt que d’être la porte d’entrée pour l’Afrique, je privilégie la posture de Maurice en tant que hub pour le continent noir. Une démarche qui permet à des sociétés étrangères domiciliées en Afrique de s’installer à Maurice et de bénéficier des services de la juridiction mauricienne. La MauBank se propose de jouer à fond cette carte régionale en accompagnant financièrement les opérateurs économiques au départ et à l’arrivée du pays.» 

Pour le moment, la MauBank n’engrange que très peu de revenus de ses opérations internationales vu que c’est un segment qui est hautement compétitif où les deux principales banques du pays sont présentes depuis quelques années déjà. «Si nous parvenons à réaliser 15 % de nos opérations à l’étranger, nous serons satisfaits de cet objectif», souligne le no1.