Publicité

[Vidéo] Chirurgie réparatrice : pour faire peau neuve

22 juillet 2017, 20:55

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

[Vidéo] Chirurgie réparatrice : pour faire peau neuve

L’impatience règne dans la salle G2 du New Academic Complex de l’Université de Maurice, à Réduit. En ce mercredi 19 juillet, une vingtaine d’étudiants et de médecins ont les yeux rivés sur Sandip Hindocha et Andrew Hart-Pinto. Les deux sont médecins spécialisés en chirurgie plastique, en Angleterre. Ils animent une formation visant à disséquer la chirurgie plastique et réparatrice. «Les gens associent souvent ce domaine à l’esthétisme. Mais ce champ traite aussi bien du cancer de la peau, que de la cicatrisation, entre autres. Prenez le cas d’un motocycliste présentant des fractures ouvertes après un accident. Ordinairement, il serait voué aux amputations. Pourtant, grâce aux techniques de la chirurgie plastique, on peut lui sauver la vie», déclare Andrew Hart-Pinto.

Débutant avec la théorie, le médecin décortique les cicatrices élargies provoquées par les tensions de la blessure ou une mobilité accrue. Il enchaîne avec l’examen clinique des blessures. «Vous devez connaître l’historique du patient et de la plaie. Comment celle-ci s’est produite ? Est-ce post-opératoire ou spontané ? Depuis combien de temps est-elle présente ? Comment évolue-t-elle ?», demande-t-il à l’assistance.

Après une matinée théorique, place à la pratique. Pendant plus de deux heures, les techniques sont appliquées sur des spécimens animaliers. «J’ai apporté plusieurs équipements pour permettre aux Mauriciens de pratiquer. Il y a un manque de chirurgiens plastiques à Maurice. Selon les guides britanniques, il en faudrait cinq pour une population d’environ 1,5 million. Or, sur l’île, dans le secteur public, il n’y en a qu’un», estime Sandip Hindocha, consultant à au Bedford Hospital NHS Trust.

Il ajoute que les médecins locaux nécessitent des formations professionnelles. D’autant que ce type de chirurgie convient aux traumas et cancers. «Il se peut que les étudiants et médecins ne connaissent pas les possibilités de ce domaine. Nous sommes d’ailleurs là pour les aider. Ils peuvent nous rendre visite en Angleterre pour voir ces opportunités

<div data-video="jw" data-video-src="wVCO3StJ"></div>

Soigner les blessures graves

Jusqu’au 20 juillet, les deux médecins ont partagé les techniques de chirurgie plastique et particulièrement, la filière réparatrice et la gestion des blessures. De la théorie à la pratique, les participants ont dû passer une évaluation. Captivés lors de ces deux jours intensifs, étudiants et médecins ont saisi cette opportunité d’apprentissage. À l’exemple de Shane Addison, 21 ans, étudiant en troisième année de médecine : «C’est très enrichissant. On avait vu la théorie mais maintenant, nous avons la pratique et une exposition aux formateurs étrangers. À Maurice, c’est surtout les implants capillaires qui viennent à l’esprit quand on parle de ce type de chirurgie. Cependant, comme on peut le voir, il y a plusieurs possibilités pour soigner les blessures graves

Pour Nidhi Servansingh, médecin généraliste à l’hôpital A.G. Jeetoo, cette formation contribuera à mieux assister les patients diabétiques. «Souvent, les personnes diabétiques souffrent de divers types de blessure. Nous nous fions aux précautions qu’elles doivent prendre. Désormais, avec ces méthodes de cicatrisation, nous pourrons faire plus pour elles. C’est instructif», déclare la jeune femme, en service depuis un an. Elle ajoute qu’un plus grand développement de la chirurgie réparatrice à Maurice serait utile, dans la mesure où ce sont essentiellement les victimes de brûlures de la Burns Unit de l’hôpital qui sont traitées par ces méthodes. Pourtant, les autres types de blessés peuvent aussi être considérés, estime-t-elle.

Selon Sandip Hindocha, cette formation médicale en est à sa cinquième édition. Il ajoute que les précédents volets étaient consacrés à la chirurgie plastique dans sa globalité. Les prochains volets cibleront davantage les spécialisations. Celle-ci se focalisait sur la partie réparatrice. «Nous poursuivrons avec d’autres cours sur une base annuelle. Cinq à six autres éditions sont prévues. Pour 2018, nous irons vers les “skin and soft tissues”». La chirurgie plastique, c’est fantastique...